Allemagne : un rapport alerte sur la dérive des dépenses de santé
L'an dernier, en Allemagne, les dépenses des caisses d'assurance maladie publiques ont connu leur plus forte hausse en 30 ans.
C'est un signal d'alerte qu'envoie la Cour des comptes allemande à la commission du budget du Bundestag, l'équivalent de notre Assemblée nationale. Sans réforme d'ampleur, le dérapage des comptes des caisses d'assurance-maladie publiques va s'accentuer jusqu'à finir par peser lourdement sur la croissance du pays, mettent en garde les experts de la Cour des comptes allemande dans un rapport dévoilé par Politico et repéré par nos confrères des Echos.
La Cour des comptes estime ainsi que l'écart entre les recettes et les dépenses des caisses d'assurance-maladie se creuse actuellement de 6 à 8 milliards d'euros par an. Les dépenses ont connu l'an dernier leur plus forte hausse en 30 ans (+ 8,2%), pour atteindre 327 milliards d'euros. En cause notamment : le vieillissement de la population et l'inflation. "La situation est dramatique", alertait au printemps dernier Jens Baas, directeur de la Techniker Krankenkasse, la plus grosse caisse d'assurance-maladie outre-Rhin.
En Allemagne, rappellent Les Echos, les caisses d'assurance maladie obligatoire sont financées grâce à une cotisation de base de 14,6 %, prélevée sur le salaire brut, partagée entre l'employeur et l'employé. Les caisses peuvent néanmoins imposer une cotisation supplémentaire. Selon le ministère de la Santé allemand, face à la dérive des dépenses de santé, les taux des cotisations supplémentaires devraient nettement augmenter pour atteindre 4,05 % d'ici à 2029 contre 2,5 % en janvier dernier (0,9 % en 2015).
Alors que 75 millions d'Allemands dépendent des caisses d'assurance maladie publiques – seulement 9 millions sont couverts par une assurance privée –, la Cour des comptes demande aux pouvoirs publics de mettre en œuvre rapidement une réforme structurelle afin d'assurer la pérennité des caisses d'assurance maladie publiques. Les auteurs du rapport se montrent sévères envers l'action des responsables politiques : "Les subventions accordées selon le principe de l'arrosoir retardent le processus de réforme."
Ils suggèrent d'abord de développer les soins ambulatoires. Mais estiment également que les services d'urgence pourraient réaliser des économies.
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