Vaccination contre la grippe : les chiffres sont "médiocres", s’alarme Rousseau

"Je vais être plus explicite : à la différence de celle contre le Covid, les chiffres de la vaccination contre la grippe sont médiocres. C’est désormais préoccupant. Il nous faut un sursaut. Sinon, ce sont l’hôpital et les plus fragiles qui vont payer tout cela au prix fort", a averti le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, ce jeudi, sur le réseau social X (anciennement Twitter). 

Je vais être plus explicite : à la différence de celle contre le Covid, les chiffres de la vaccination contre la grippe sont médiocres. C’est désormais préoccupant. Il nous faut un sursaut. Sinon, ce sont l’hôpital et les plus fragiles qui vont payer tout cela au prix fort.

— Aurélien Rousseau (@aur_rousseau) November 30, 2023

Une alerte qui intervient après la parution ce mercredi du bulletin hebdomadaire de Santé publique France, qui relève une "légère augmentation de la majorité des indicateurs grippe/syndrome grippal dans l'hexagone" mais surtout, "le passage en phase pré-épidémique des régions Auvergne-Rhône-Alpes, Île-deFrance et Provence-Alpes-Côte d'Azur". 

D’après nos confrères du Parisien qui ont dévoilé les chiffres de la société Iqvia basés sur un panel de pharmacies, au 43e jour de la campagne antigrippale – qui a démarré le 17 octobre dernier, 8,3 millions de doses avaient été délivrées par les pharmaciens. Contre 8,9 millions de doses l’an dernier à la même période, soit une baisse de 6%.  

6,5 millions de doses de vaccin ont été délivrées en pharmacies pour des personnes de plus de 65 ans, contre 7 millions environ l’an dernier à la même période. Cela reste plus que pour la vaccination contre le Covid : 3,2 millions de Français de plus de 65 ans ont reçu un vaccin cet automne, selon SpF. Mais la dynamique de la vaccination contre la grippe saisonnière inquiète les pouvoirs publics et les professionnels de santé. 

Contacté par TF1, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), indique que "d'après les épidémiologistes, 500 000 doses administrées en moins provoquent 1 000 hospitalisations de plus et quelques centaines de décès supplémentaires". "Nous constatons un décrochage. Cela va provoquer une vraie perte de chance", a-t-il ajouté. Lors d’un live sur Youtube, ce vendredi, Philippe Besset, a appelé les pharmaciens à proposer l’injection aux patients qui n’auraient pas encore reçu leur dose. 

"Si rien n’est fait, on finira la saison avec un million de vaccinés contre la grippe en moins que l’an dernier !", prévient le pharmacien de Limoux, également interrogé par Le Parisien. Selon le quotidien, le ministère de la Santé envisage de "mettre en place de nouvelles actions de communication pour booster la vaccination antigrippale". Une urgence pour Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (Uspo), pour qui, mi-décembre, "ce sera trop tard". 

[avec Le Parisien et TF1]