Qualifiés de "rentiers", les biologistes dénoncent "la caricature" du ministère
"L’Assurance maladie doit récupérer les rentes et une partie des gains de productivité à venir", préconise l'Igas dans un rapport sur la pertinence et l'efficience des dépenses de biologie médicale, paru en juillet. Outré par cette "rhétorique", le Syndicat des biologistes (SDBIO) dénonce la "caricature ainsi que les erreurs grossières contenues" dans le rapport.
"Qualifier les biologistes médicaux de 'rentiers' : voilà la nouvelle méthode de communication du ministère de la Santé et de la Cnam. Une attaque injuste et insultante envers une profession indispensable à la santé des Français", s'indigne le Syndicat des biologistes (SDBIO) dans un communiqué, diffusé mercredi 17 septembre.
Le syndicat dénonce la "caricature ainsi que les erreurs grossières contenues dans les récents rapports de l’Igas [Inspection générale des affaires sociales] et de l’IGF [Inspection générale des finances]", rappelant que la biologie médicale est "un maillon vital du système de santé". En effet, le rapport de l'Igas sur la biologie médicale, publié en juillet dernier, recommande à l'Assurance maladie de "récupérer les rentes et une partie des gains de productivité à venir" du secteur dans l'objectif que la biologie soit payée à "son juste prix".
"Parler de 'rente' est non seulement déplacé, mais surtout injustifiable", déplore le SDBIO, qui rappelle qu'"en dix ans, les revenus des biologistes ont baissé de 30%" et que "les tarifs ont chuté de 28%". "La restructuration de laboratoires a permis 6 milliards d'euros d’économies à la Cnam et nombre d’entre eux subissent aujourd’hui l’inflation des charges marquée de +3,5% par an sur la période 2021-2023, et de +10% en cumulé sur 4 ans (salaires, consommables, énergie, loyers, cybersécurité, innovation) sans soutien de l’État. Certaines structures sont même déjà placées en redressement judiciaire", pointe le syndicat.
La biologie médicale "doit être considérée comme un pilier de santé publique et non comme une charge à réduire", appelle donc le SDBIO, qui craint des conséquences "déjà visibles" sur le secteur, à savoir des fermetures de sites ou encore une réduction des horaires d'ouvertures qui auraient un impact direct sur la fréquentation des services d'urgences.
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