Négos conventionnelles : "le compte n'y est pas" pour MG France, qui réclame des "clarifications rapides"

14/02/2024 Par Louise Claereboudt
"En l'état et à ce jour", MG France regrette que les propositions tarifaires de la Caisse nationale de l'Assurance maladie, "comme l'agenda incertain", "ne permettent pas [la] signature" d'un projet de future convention. 

 

"Le compte n'y est pas" pour le premier syndicat des médecins généralistes. Presque une semaine après la grande séance multilatérale de négociations conventionnelles du 8 février au cours de laquelle la Cnam a présenté ses propositions – notamment tarifaires -, MG France ne cache pas sa déception. D'abord, vis-à-vis de la hausse du G à 30 euros, dont le calendrier de "montée en charge" n'a pas encore été précisé par la Caisse. "Il n'est pas possible de différer l'application de ce tarif qui correspond au tarif de 2017 majoré de l'inflation, sauf à signifier aux généralistes que leur acte de base serait trop bien rémunéré actuellement et que son tarif devrait être revu à la baisse", écrit le syndicat dans un communiqué, diffusé ce mercredi 14 février. 

MG France juge en outre "inacceptable" le conditionnement de cette revalorisation de la consultation de base "à de nouvelles contraintes" – que sont les "engagements collectifs" – "ce qui reproduirait la proposition faite en février" et que le syndicat avait refusée, rappelle-t-il. L'ensemble des syndicats libéraux avaient rejeté, l'hiver dernier, le projet d'accord de la Cnam, dénonçant la mise en place d'un "engagement territorial". "Imposer à la profession des objectifs impératifs et purement comptables de baisse des IJ ou du coût des médicaments, c'est oublier un peu facilement que ces chiffres dépendent largement d'autres facteurs, et d'autres interlocuteurs", estime le syndicat, pour qui il est "essentiel" de "respecter" la médecine générale et en particulier le rôle du médecin généraliste traitant, et d'assurer son "attractivité". 

Par ailleurs, la suppression de la Rosp – très critiquée par les médecins – au profit d'un forfait patientèle amélioré "doit être étudiée", "mais des imprécisions sur le modèle présenté ne permettent pas une analyse économique fine à ce stade", ajoute MG France, inquiet. "Mieux rémunérer le médecin qui prend en charge au long cours un patient, y compris sur le plan de la prévention, parait logique mais le risque de sélection des patients les plus observants au détriment de ceux qui nécessitent un accompagnement plus étroit doit être levé." 

Face à ces incertitudes et flous, le syndicat de généralistes réclame "des clarifications rapides" sur l'ensemble des propositions de la Cnam. Sans quoi, il n'y aura pas de signature de projet de future convention. "En l'état et à ce jour MG France regrette que les montants évoqués, comme l'agenda incertain, ne permettent pas sa signature." Alors que doit s'enclencher un cycle de réunions bilatérales dans les prochains jours, ces dernières devront "impérativement permettre de répondre aux interrogations légitimes des médecins généralistes", tonne MG France. 

Dans une lettre ouverte, diffusée ce mardi 13 février, le syndicat de spécialistes Avenir Spé – Le Bloc a également mis la pression sur la Cnam, dénonçant un "camouflet pour le secteur de la médecine d'expertise" et réclamant un rééquilibrage "sans délai" des propositions de la Cnam.  

2 débatteurs en ligne2 en ligne
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2,9 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 2 ans
Il est temps qu’ils se réveillent à MG France… Pour la clarification, la réponse c’est Valletoux (à vos souhaits !!!).
Photo de profil de L. K.
2,4 k points
Débatteur Passionné
Aide Médicale Urgente
il y a 2 ans
Suite à l'annonce d'une CPAM qui propose de rembourser des pratiques douteuses de type chiropracteurs et compagnie, 50€ jusque 4 fois par an par patient : C'est ce que je soupçonne depuis le début : ce n'est pas que la CPAM ne peut pas payer 50€ la consultation, c'est surtout que le tarif est le seul moyen d'asservir les médecins pour foutre sous le tapis des décades de mauvaises décisions et couvrir la population. Elle sait très bien que mieux rémunérés, les médecins travailleront probablement mieux et moins. Hors elle veut les voir courir derrière la carotte qu'elle agite. Les contraindre à devenir des forçat. Les tuer à la tâche, peu importe. C'est pour ça qu'elle tente d'instaurer un tarif et des objectifs qui obligent à démultiplier le volume pour compenser sa faiblesse. C'est également limpide au travers de la proposition de capitation. Les politiques ont compris que la coercition trop frontale ne fonctionne pas, ce qui ne veut pas dire qu'ils en ont perdu l'envie. Ils opèrent donc une coercition indirecte, voilée. Si les ordres ne vous enchainent pas, alors les chiffres le feront et ce sont les médecins eux même qui s'y appliqueront. 50€ le chiropracteur... Pratique qui, pire que de ne pas avoir fait ses preuves, à prouvé pouvoir provoquer des accidents gravissimes. Une dissection d'artère vertébrale ça fait cher payé pour un craquement de vertèbre qui épate la galerie et ne fait pas grand chose d'autre. A ceux qui me lisent : vous vous faites chier à la gueule, il n'y a pas d'autre terme. Ceux qui persistent dans leur obédience envers la CPAM, qui se drapent de mauvaise foi, d'aveugle hypocrisie mais également ceux qui pensent se cacher derrière une gentille naïveté pleine d'espoir... seront par voie de fait complices. Vous n'aidez pas les patients, vous participez à détruire le système sensé les protéger. Et si vous ne comprenez pas que cela fait des années que l'on vous prend pour des cons, alors peut-être que vous le méritez, après tout, d'être pris pour des cons. Et à tous ceux qui s'égosillent à propos de l'impossibilité du déconventionnement, tout en souhaitant une ouverture du secteur 2 : à votre avis, si tout le monde se déconventionne, est-ce que la CPAM ne serait-elle pas toujours tenue de rembourser les cotisations ? Est ce que des mutuelles et complémentaires ne verront pas une opportunité ? Demander le secteur 2 pour tous c'est exactement la même chose que de demander le déconventionnement pour tous. Et après tout, pourquoi certains y ont droit et pas d'autres ? Pourquoi le secteur 1 est-il un engagement à perpétuité, ce qui est une aberration ? Mais surtout, pourquoi la CPAM vous refuse le secteur 2 ? Le secteur 2 n'est pas financé par elle. Alors pourquoi ? Pourquoi ne veut elle carrément pas vous voir toucher un pognon qui ne lui coûte rien ? La seule réponse logique à cette surprenant ingérence : elle veut maintenir une précarité artificielle pour vous forcer à gonfler vos patientèles. Au mépris de votre santé, au mépris de vos proches, au mépris de votre vie et de votre temps qui ne reviendra jamais. Et au final, pour tous ces sacrifices, les politicards se rengorgeront sur votre dos d'une population "couverte" par une médecine de merde. Ils s'en branlent, ils iront dans des cliniques privées claquer des millions si eux même ont un pépin, pas folle la guêpe. Mon langage est cru, mais il est maintenant devenu insupportable de voir la profession se comporter en âne bâté encore embourbée dans des "négociations" unilatérales qui n'ont pas honte de mentionner "rattrapage de l'inflation" et "contreparties" entre autres expressions de tendresse et de considération pour le travail accompli et pour ceux morts sur le bas-côté. "Un accord sur tout, ou sur rien", comment oser nommer ça une "négociation" ? Vous êtes l'éléphant qui a peur de la souris. Vous êtes l'offre qui se comporte comme la demande. Cette formule économique n'est pas honteuse, la médecine n'échappe pas aux lois de la thermodynamique. La CPAM / l'Etat ne sont pas en train de négocier avec vous, ils sont simplement en train d'abuser du levier financier pour violer l'expression de votre absence de consentement et assouvir leur désir. C'est au fond très glauque. Courage !
 
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