Baisse des tarifs, rentabilité en berne… Les biologistes "au bord de la rupture"
Le SDBIO, principal syndicat libéral représentatif des biologistes, appelle à un changement urgent de "paradigme" alors que la biologie médicale française est "au bord de la rupture". Le syndicat dénonce des baisses unilatérales de leurs tarifs et de leurs marges alors que leur modèle économique "est aujourd’hui menacé d’effondrement".
"Il est grand temps de dépasser les clichés et de repenser la place de la biologie médicale, car notre modèle français est aujourd’hui menacé d’effondrement. Jusqu’où faudra-t-il faire chuter les tarifs des actes de biologie pour que les pouvoirs publics prennent enfin conscience du risque majeur de dégradation de la qualité de la prise en charge des patients ?", appelle le SDBIO dans un communiqué.
"Aucune autre spécialité médicale n’a enduré un tel traitement"
Le principal syndicat libéral représentatif des biologistes libéraux, rassemblant médecins et pharmaciens, dénonce une diminution unilatérale des tarifs décidée par la Cnam. "En deux ans seulement (2023 et 2024), les tarifs ont chuté de 18,3 %, dont 13,2 % pour la seule année 2024. Cela s’ajoute à la baisse de 20 % déjà subie entre 2014 et 2022", retrace le SDBIO, qui constate qu'"aucune autre spécialité médicale n’a enduré un tel traitement" alors que la biologie médicale ne représente que 1,3 % du budget global de l'Assurance maladie (3,784 milliards sur 259 milliards d’euros).
Alors que les déserts biologiques n'existent pas et que la profession applique un tiers payant généralisé, le syndicat déplore devoir faire face "sans aucun accompagnement, à une succession de chocs économiques : inflation, hausse des coûts de l’énergie et des matières premières, investissements obligatoires en cybersécurité et en protection des données de santé, le tout dans un environnement réglementaire de plus en plus exigeant, tant au niveau national qu’européen".
Le SDBIO regrette de devoir encore payer pour avoir engendré des "profits exceptionnels" pendant la période Covid alors que ces "bénéfices ont permis de rembourser les dettes contractées pour l’achat d’équipements, de répondre à la demande et de favoriser les regroupements souhaités par les pouvoirs publics".
Les biologistes s'inquiètent également d'une baisse de leurs marges alors que le rapport Charges et Produits 2025 s'appuie sur un indicateur qui ne tient pas compte des investissements massifs nécessaires, ni des charges financières ou fiscales. "Les résultats 2024, encore non consolidés, montrent déjà une division par deux du taux de marge nette entre 2023 et 2024, attendu autour de 5 à 6 % pour 2025. Certains laboratoires sont d’ores et déjà contraints de se placer sous procédure de sauvegarde", alerte le SDBIO.
Pour éviter des fermetures de laboratoires de proximité, un allongement des délais de rendu et une dégradation du service médical rendu, les biologistes appellent à "repenser en profondeur la politique conventionnelle et tarifaire encadrant la biologie médicale".
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