"0,1%". C’est la part que représente la dispensation à l’unité de médicaments, sur le total des actes de délivrance de médicaments remboursables par an réalisés par les pharmaciens, soit sur 600 millions d’actes, fait savoir Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), interrogé par l’AFP.
Un an après l’autorisation en France de la vente de certains médicaments à l’unité dans les pharmacies, en vue de lutter contre le gaspillage et la résistance aux antibiotiques, le constat est implacable : le dispositif facultatif – entré en vigueur en mai 2022 et qui ne concerne qu’une petite partie des médicaments – reste marginal et peine à convaincre les acteurs du médicament.
Une "petite mesure, à faible efficacité"
Comment l’expliquer ? Carine Wolf-Thal, la présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, fait valoir que "des questions qu’on avait il y a un an n’ont toujours pas trouvé de réponse. Ça reste une petite mesure, à faible efficacité, et qui n’a pas été réellement étudiée en amont pour bien en mesurer les gains". "Si le pharmacien doit mettre ses comprimés dans un contenant, si ce contenant est en plastique, s’il faut refaire des étiquettes, réimprimer une notice… Pas certain que le bilan soit positif par rapport à une boîte en carton", relève-t-elle. La dispensation à l’unité, en France, contraint en effet le pharmacien à ouvrir les boîtes, placer les comprimés prescrits dans un nouveau conditionnement pour le transport et la conservation, imprimer une notice d’information, tout en assurant le suivi des unités délivrées. L’Assurance maladie rembourse un euro à l’officine pour chaque vente.
Pour la direction générale de la Santé, en revanche, "ce dispositif présente un intérêt sur le plan sanitaire, environnemental, et potentiellement financier. Il contribue à éviter l’automédication inappropriée (consommation des unités restant dans les boîtes) et à réduire le gaspillage des médicaments non consommés financés par la Sécurité sociale". "La présence croissante de résidus pharmaceutiques dans l’environnement et les tensions d’approvisionnement sont des situations qui permettent d’envisager un déploiement de la dispensation à l’unité d’autres médicaments", prévient la DGS, tout en précisant n’avoir pour l’heure entrepris aucune démarche sur le sujet auprès des industriels du secteur pharmaceutique.
[Avec AFP]
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