Quand Martin Hirsch tente de faire taire les discussions politiques à l'AP-HP

01/05/2017 Par Fanny Napolier

Peut-on parler politique à l'AP-HP ? Dans un échange de mails, Martin Hirsch a tenté de recadrer le professeur Grimaldi et d'autres participants à un groupe de discussion. Avant de présenter ses excuses.

Voilà plusieurs années qu'un groupe de discussion informel s'est constitué autour du Pr André Grimaldi, chef de service de diabétologie à l’hôpital la Pitié-Salpêtrière, et engagé à gauche. Quelque 500 personnes sont ainsi inscrites à une "mailing list" et sont destinataires de ces échanges. Parmi eux, on trouve beaucoup de membres de l'AP-HP, mais aussi des journalistes ou des chercheurs. On y parle médecine, recherche ou politique. Et les derniers échanges semblent avoir déplu à Martin Hirsch. "Les messageries de l'AP-HP ne sont pas faites pour des diffusions larges de consignes électorales", écrit le directeur de l'AP-HP dans un mail adressé au groupe. "J’ai reçu plusieurs messages indignés aujourd’hui, qui n’apprécient pas l’utilisation de cette liste pour diffuser des opinions politiques ou des consignes de vote et demandent qu’un rappel aux usages soit fait. (…) Il existe de nombreux moyens pour partager ces sentiments sur les réseaux sociaux par exemple, sur d’autres messageries, sans se "brancher" sur la messagerie professionnelle de l’APHP. Je vous remercie désormais d’y veiller dès maintenant." Les messages d'indignation n'ont pas tardé. "S’il est nécessaire que nous utilisions tous nos adresses privées pour discuter de notre institution, nous rentrons alors "en résistance" au lieu d’entretenir sainement des discussions constructives et importantes concernant notre institution… Je prends l’intervention de M. Hirsch comme une demande d’autocensure et suis à mon tour choqué de recevoir ce type d’intervention sur mon adresse privée !", écrit l'un des participants. Et le Pr André Grimaldi d'ajouter : "Je n’ai reçu aucun mail de protestation contre le contenu du précédent mail en rapport avec l’élection présidentielle, où une candidate propose d’expulser toutes les personnes vivant sans papiers sur notre territoire, y compris les malades". Il n'aura finalement fallu que quelques heures pour que Martin Hirsch fasse machine arrière. "Désolé du trouble que j’ai semé avec mon message et des malentendus que j’ai suscités. Le trouble qu’il a créé et les réactions que je lis me conduisent à m’excuser pour avoir écrit quelque chose qui donne lieu à de mauvaises interprétations, à considérer qu’il était maladroitement fait et à rétablir les choses", a écrit l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy dans un nouveau message, en fin d'après-midi. [Avec Liberation.fr]

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Claire FAUCHERY

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