Yannick Neuder s'exprime sur les Padhue au Sénat

Neuder : "Les médecins doivent comprendre qu'ils ont des droits et des devoirs"

Alors que les députés ont voté la semaine dernière en faveur de la régulation de l'installation des médecins, le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins exhorte une nouvelle fois la profession à "proposer des alternatives". 

07/04/2025 Par Aveline Marques
Yannick Neuder s'exprime sur les Padhue au Sénat

"Les médecins doivent comprendre qu’ils ont des droits et des devoirs, lance Yannick Neuder, dans une interview accordée en fin de semaine dernière aux Dernières nouvelles d'Alsace. Les termes de la discussion au Parlement sont clairs : si les médecins libéraux veulent éviter demain une contrainte à la liberté d’installation, ils doivent proposer aujourd’hui des alternatives."

A la demande de François Bayrou, qui s'est dit favorable à la régulation de l'installation des médecins, le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins a lancé la semaine dernière une concertation avec les représentants de la profession, des étudiants en médecine, des parlementaires, des élus locaux et des ARS pour parvenir à trouver des solutions face aux déserts médicaux. 

"Nous mettons sur la table des discussions une réforme de la formation, l’encouragement à la pratique coordonnée entre plusieurs professionnels de santé autour du médecin, la délégation de tâches avec les infirmières de pratique avancée, et une nouvelle montée en puissance des assistants médicaux", liste Yannick Neuder, évoquant également "une meilleure intégration des médecins étrangers".

La coercition risque de fracturer le système de santé

Mais pour le ministre, la contrainte n'est pas la solution. "Si c’était la solution, mes prédécesseurs l’auraient déjà mise en place, argue-t-il. La coercition risque de fracturer le système de santé, qui plus est en période de pénurie de soignants." "On ne pourra pas créer un électrochoc sur les déserts médicaux contre les soignants, met en garde Yannick Neuder. Comme pour toute réforme, il faut avancer avec ceux qui font tenir le système."

"On ne retrouvera pas le modèle d’un médecin par village, prévient le ministre. Mais il faut s’organiser avec des maisons de santé, des médecins volants, des médicobus…"

 

Développer des passerelles

S'agissant de la formation, le ministre a rappelé sa volonté de "créer plus de places en médecine, en les déterminant en fonction des besoins territoriaux", d'"ouvrir des passerelles pour permettre à des ingénieurs, des kinés et des infirmiers spécialisés de pouvoir reprendre des études de médecine" et de "réintégrer" les étudiants partis étudiés la médecine à l'étranger. Il se montre également favorable à la territorialisation des études de médecine avec "pourquoi pas les trois premières années" de formation accessibles dans chaque département. "Cela permettrait d’assurer la présence des étudiants y compris dans les zones les plus déficitaires dès leurs premiers stages chez les médecins du territoire", souligne-t-il.

[avec Dna.fr

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1 débatteur en ligne1 en ligne
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 8 mois
Rassurez-vous monsieur le ministre, nous avons bien compris que nous avions des devoirs (mais où sont nos droits ?) et que les politiques nous considèrent comme de vilains nantis qui ne cherchent qu'à s'en mettre plein les poches (ben oui, nous sommes des LIBERAUX = profiteurs) : de nombreux médecins s'impliquent à travers des MSP, des CPTS, continuent à faire des gardes malgré un âge avancé, participent au SAS, s'organisent localement pour assurer une certaine permanence des soins (cabinets de groupes, ...). que faire de plus ? QUE FAIRE de PLUS ? Sans compter que nous sommes des chefs d'entreprise et que nous avons besoin de temps pour gérer nos entreprises (comptabilité, approvisionnement en consommables, gestion des problèmes du quotidien : pannes informatiques, fuite d'eau, ....) : nous pourrions embaucher du personnel pour nous épargner ce travail mais nous ne pouvons pas à cause d'honoraires scandaleusement bas. Et si on arrêtait de nous rajouter administratif inutile et chronophage : rien que depuis le début de l'année, on nous a rajouté l'ordonnance sécurisée pour le tramadol et la codéine, le document à remplir sur les analogues du GLP1, récemment j'ai appris qu'il y en avait un également pour la dépakine : AU SECOURS !!!! Et enfin : il a y PE-NU-RIE !!! La formation médicale a été sacrifiée pendant des années : nous en payons le prix aujourd'hui à cause des politiques passées, merci au moins de le reconnaître et de S'EX-CU-SER pour cela !
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 8 mois
Étonnant qu’un ministre issu de nos rangs et qui prétendait défendre la profession il y a quelques semaines,ai retourné sa veste aussi rapidement. Les devoirs on nous les rappelle tous les jours mais les droits j’ai du mal à en trouver aujourd’hui. Au fait il s’adresse à qui ? Aux anciens comme moi qui ont déjà beaucoup donné et qui ne supportent plus de voir notre métier s’effondrer à cause de ces incompétents ou aux jeunes qui redoutent de s’installer en découvrant la réalité de la médecine libérale en France alors qu’ils viennent de se plomber 9 ans à faire les larbins à l’hôpital ? Nous ne sommes pas responsables de leurs conneries. Nous gérons nos agendas et nos cabinets, c’est à eux de faire des propositions car ils sont nommés pour ça. C’est à eux de proposer des solutions novatrices pour améliorer notre exercice et non pas de contraindre un peu plus une profession qui est déjà au bout du rouleau.
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 8 mois
Ils ont créé la pénurie. Ils sont responsables des violences, des burn-out, du plus haut taux de suicide. Ils veulent nous mettre au pas pour des raisons purement électoralistes dans une logique bolchévique. Mais c'est à nous de trouver des solutions? En ce qui me concerne et comme beaucoup ici, je suis installé, donc je ne suis plus concerné. J'appelle la jeunesse à se barrer, à aller voir ailleurs, pour mieux gagner sa vie, avoir plus de libertés, avoir des patients qui leur souhaiterons "bonnes vacances" plutôt que "et je fais comment si je tombe malade pendant 15 jours", et avoir des députés qui les appelleront autrement que "des lobbies". Jeunesse sauve-toi !
 
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