Prévalence, incidence, coût… Tous les indicateurs le montrent, les maladies chroniques constituent un fléau tant sur le plan sanitaire que financier, qui n’est pas près de s’enrayer, du fait du vieillissement de la population et des progrès médicaux. Décideurs, médecins et patients doivent nécessairement s’adapter à cette nouvelle médecine.
Selon les derniers chiffres de l’Assurance maladie, 10,4 millions de personnes affiliées au régime général bénéficient du dispositif des affections de longue durée (ALD), soit 16,9% des assurés. Et l’évolution s’accélère que ce chiffre n’était que de 9,9 million en 2014, 10,1 million en 2015. Et l’évolution est similaire concernant les chiffres d’incidence puisque, 1,6 million de personnes du régime général ont été nouvellement affiliées au dispositif des ALD (contre 1,3 et 1,4 les 2 années précédentes). Mais au total les estimations établissent que 12 à 20 millions de personnes seraient porteuses d’une maladie chronique en France. En tête, et de loin, figure le diabète avec 18,4% des ALD (chiffres de 2015 de l’Assurance maladie), qui touche 2,6 millions de personnes. Viennent ensuite l’insuffisance coronarienne (6,8%), l’hypertension artérielle sévère (5,8%). Les cancers tiennent une place de plus en plus importante dans ce domaine comme le montre la quatrième place des tumeurs malignes du sein, qui représentent 4,8% des ALD. La plupart de ces pathologies sont en augmentation, mais ce sont les troubles dépressifs récurrents ont progressé le plus rapidement, avec un accroissement de 41,6% entre 2005 et 2015. Autres pathologies en pleine expansion : la fibrillation et le flutter auriculaires (+ 20,8% en 10 ans), les affections rétiniennes (+18,5%), les syndromes congénitaux malformatifs (+18,2%) et les accidents vasculaires cérébraux (+17,7%). 65% des dépenses de santé Outre leur morbimortalité importante, les ALD représentent un cout sociétal et financier majeur. Ainsi, elles sont responsables de 65% des dépenses de santé, soit une dépense annuelle de 6300 euros par sujet en ALD, contre 1800 pour les personnes sans ALD. Plus d’un patient sur deux inobservant De par la difficulté à accepter la maladie, son évolution dans le temps, mais aussi les effets secondaires des traitements et une insuffisance d’information, les maladies chroniques sont pourvoyeuses d’une importante inobservance. Ainsi, selon une étude de l'institut d'études et de conseil IMS Health pour le Cercle de réflexion de l'industrie pharmaceutique (Crip), réalisée en 2014, 60% des Français atteints d’une maladie chronique (l'hypertension artérielle, l'asthme, le diabète de type 2, l'ostéoporose, l'insuffisance cardiaque et l'hypercholestérolémie), seraient inobservants, c’est-à-dire prenant moins de 80% de leur traitement. C’est pour l’asthme que le taux de patients observant est de loin le plus faible (13 %), loin derrière l’insuffisance cardiaque (36 %), le diabète de type 2 (37 %), l’HTA (40 %), hypercholestérolémie (44 %) et l’ostéoporose (52 %). IMS Health a calculé que la mauvaise observance coûte plus de neuf milliards d’euros par an en soins. Près de la moitié de ce coût (4,4 milliards d’euros) était représenté par les accidents vasculaires cérébraux chez les patients hypertendus.
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