Le ministère veut préparer les hôpitaux à la guerre en Europe
Le ministère de la Santé a demandé aux ARS d'anticiper les conséquences sanitaires d'un conflit généralisé, révèle Le Canard enchainé. Les hôpitaux doivent se préparer à prendre en charge jusqu'à 500 000 soldats alliés blessés.
Dans une instruction du 18 juillet, révélée par Le Canard enchainé, le ministère de la Santé, "sous mandat du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale", demande aux directeurs d'ARS de se préparer à un "possible engagement majeur" en Europe d'ici au mois de mars 2026.
Des centres médicaux situés à proximité des gares, des ports ou des aéroports devront être en capacité de prendre en charge 100 soldats étrangers par jour pendant une période de deux mois, voire jusqu'à 250 sur une période de trois jours. Les hôpitaux civils devront quant à eux être prêts à recevoir entre 100 000 et 500 000 hommes sur une période de 10 à 180 jours, détaille l'hebdomadaire.
"Dès à présent", les directeurs d'ARS doivent sensibiliser "la communauté soignante aux contraintes d'un temps de guerre marqué par la raréfaction des ressources, l'augmentation des besoins et la survenue d'éventuelles rétroactions sur notre territoire", cite Le Canard enchainé.
A charge pour les six hôpitaux militaires du pays de traiter les soldats français blessés, prévoit une autre instruction, datée du 21 février.
Au moment du Covid, il n'y avait pas de mots assez durs sur l'impréparation du pays
Sollicité par Le Canard, le ministère affirme que dans "le contexte international que nous connaissons, il est nécessaire d'anticiper les modalités du soutien sanitaire en situation de conflit de haute intensité". "Signataire du traité de Washington, la France est susceptible de devoir prendre toute mesure nécessaire, incluant l'usage de la force, en réponse à une attaque armée dirigée contre un ou plusieurs états membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan)".
Questionnée à ce sujet sur BFMTV ce mercredi matin, la ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, estime que la préparation des hôpitaux à un conflit armé "fait partie de l'anticipation, comme les stocks stratégiques [de médicaments et de dispositifs médicaux, NDLR], comme les épidémies". "Souvenez-vous au moment du Covid, il n'y avait pas de mots assez durs sur l'impréparation du pays donc il est tout à fait normal que le pays anticipe les crises, les conséquences de ce qui se passe, ça fait partie de la responsabilité des administrations centrales et heureusement", a-t-elle ajouté.
[avec Le Canard enchaîné et BFMTV]
La sélection de la rédaction
Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?
Claire FAUCHERY
Oui
Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus