L’idée ne devrait pas plaire à la frange antivax de la population. Dans un communiqué diffusé le 29 avril, l’Académie de médecine a fait valoir la mise en place d’un “pass vaccinal” en vue du déconfinement, qui permettrait, selon l’institution, un “redémarrage progressif des activités commerciales et culturelles interrompues du fait du confinement”. Pour les académiciens, un tel dispositif permettrait également d’inciter les personnes “indécises” à se faire vacciner contre le Sars-CoV-2, alors que la campagne vaccinale est aujourd’hui freinée par “la faible disponibilité des vaccins” et “la réticence d’une partie de lapopulation” vis-à-vis des vaccins, et, en particulier, du vaccin contre le Covid.
“Il est dorénavant admis que la vaccination de masse est indispensable pour sortir de la crise sanitaire, alléger le fardeau des services hospitaliers et reprendre les activités dont la suspension prolongée pèse de plus en plus lourdement sur la vie économique et sociale”, martèlent les académiciens dans leur communiqué. Ce “pass vaccinal” serait fondé sur “la preuve d’une vaccination complète ou en cours (dès le 15ème jour après la première dose)”. Il pourra être intégré “sous forme d’un QR code” dans l’application mobile “TousAntiCovid” mais devra également être accessible en version imprimable sur papier pour les personnes ne disposant pas de téléphone portable”. Ce pass national devra être déployé “rapidement” sur tout le territoire avant “d’intégrer un système de passeport international”. Macron préfère un “pass sanitaire” L’idée d’un tel dispositif fait son chemin depuis plusieurs mois mais n’enchante guère une partie de la population. Ainsi, l’Académie de médecine suggère la mise en place de garde-fous. Ce “pass vaccinal” doit être “un support simple d’utilisation, accessible au plus grand nombre”, garantir “une sécurité dans le transfert de l’information et dans la protection contre les falsifications”, ainsi que la “confidentialité des données personnelles”. Dévoilant le calendrier du déconfinement, ce jeudi 29 avril, le chef de l’Etat a annoncé vouloir mettre en place dès le 9 juin un “pass sanitaire”, en version numérique et papier, pour...
accéder aux lieux “où se brassent les foules” (stades, festivals, foires ou expositions), dont l'accès serait alors conditionné à un test négatif ou un certificat d'immunité. Ce “pass” ne serait pas obligatoire pour les “lieux de la vie de tous les jours comme les restaurants, théâtres et cinémas, ou pour aller chez des amis”. Pour l'Académie, ce système n’est pas le plus souhaitable. “En théorie, un ‘passe sanitaire’ devrait comporter des informations attestant de la non contagiosité de son titulaire. Par leur caractère incertain ou éphémère, les données d’anamnèse et les tests, virologiques ou sérologiques, ne peuvent fournir les garanties souhaitables. En pratique, seul un certificat de vaccination peut être envisagé et authentifié à partir du téléservice ‘Vaccin Covid’ de l’Assurance maladie.” “Malgré les incertitudes persistantes concernant la durée de la protection induite par la vaccination, l’efficacité vaccinale contre la transmission et la survenue possible de mutants d’échappement du SARS-CoV-2, un certificat de vaccination constitue actuellement la meilleure preuve de l’acquisition d’un état d’immunité contre le Covid-19”, conclut-elle.
Jeudi dernier, le 29 avril, les eurodéputés se sont prononcés en faveur d'un certificat sanitaire européen pour permettre les voyages dans l'UE. Toutefois, des dissensions se sont fait ressentir notamment autour des questions des mesures restrictives supplémentaires (quarantaine), la gratuité des tests, vaccins et certificats, ainsi que le choix des vaccins reconnus. Le texte, augmenté de plusieurs amendements, va désormais faire l'objet de discussions avec le Conseil, qui représente les Etats membres.
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