La Cour des comptes rembarre la Cnam, qui conteste les chiffres sur les dépassements
Entre les Sages et Nicolas Revel, le torchon brûle. Invité à commenter sur France Inter le rapport à charge sur l'Assurance maladie de la Cour des comptes, le directeur général de la Cnam a dénoncé le "chiffre inexact" du bilan de la lutte contre les dépassements d'honoraires. La Cour a sèchement répondu.
Pour 10 euros dépensés par l'Assurance maladie, 1 euro de dépassement économisé. La formule de la Cour des comptes ne passe pas auprès du directeur général de la Cnam, qui l'a fait savoir sur France inter jeudi dernier. Invité à commenter le rapport sur l'avenir de l'Assurance maladie publié la veille par les magistrats, Nicolas Revel a contesté le bilan de lutte contre les dépassements d'honoraires dressé par la Cour: "C'est un chiffre inexact, je l'ai fait savoir à la Cour des comptes. Nous avons investi 100 millions contre les dépassements et nous avons obtenu en contrepartie une réduction des dépassements d'honoraires de 350 millions d'euros", a-t-il affirmé. Si les dépassements sont plus nombreux "en masse financière" du fait de l'augmentation du nombre de spécialistes, la mise en place du CAS -devenu Optam- en 2012 a permis de réduire le reste à charge pour les assurés et inverser une tendance à la hausse depuis 30 ans. La Cour persiste et signe Un démenti que les Sages de la rue Cambon n'ont pas apprécié. "Des parties prenantes ont contesté publiquement les chiffres étayant les constats de la Cour des comptes dans son récent rapport sur l’avenir de l’assurance maladie", exposent-ils dans un communiqué, vendredi 1er décembre. La Cour persiste et signe : "le taux moyen des dépassements d’honoraires est passé de 23 % en 1985 à 56 % en 2013, avant de redescendre à 53,3 % en 2015". Une "légère inflexion" qui a "commencé avant la mise en place du contrat d’accès aux soins" et qui peut "s’expliquer par bien d’autres raisons, comme la création de la couverture maladie universelle complémentaire, celle de l’aide complémentaire de santé ou l’évolution de la conjoncture économique". En 2015, le CAS a coûté 183 M€ et permis d’éviter 18 M€ de dépassements chez les médecins qui y ont adhéré, constate-t-elle. Utile aux patients La Cour rappelle enfin que "ses procédures, notamment la collégialité de ses observations et la contradiction avec les organismes contrôlés, et ses méthodes de travail, constantes et éprouvées, la mettent à l’abri de tout parti pris et garantissent la fiabilité de ses observations". Elle se veut "d'abord utile aux patients" et estime que "l'enjeu de l'égal accès aux soins de tous dépasse la défense d'intérêts catégoriels". [avec franceinter.fr]
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