Alors que les discussions sur la proposition de loi sur la fin de vie se sont ouvertes jeudi 8 avril à l’Assemblée nationale, le ministre de la Santé Olivier Véran s'est dit "pas convaincu qu'il faille ouvrir aujourd'hui ce débat d'envergure" sur l'euthanasie.
Dans une ambiance électrique, les débats autour de la proposition de loi sur la fin de vie se sont ouverts jeudi 8 avril à l’Assemblée nationale. Le ministre de la Santé, au micro de l'hémicycle, a fait part de ses doutes sur la temporalité d’une telle proposition de loi. Estimant en effet que la mort est “omniprésente dans le quotidien des Français", Olivier Véran n’est pas “convaincu qu'il faille ouvrir ce débat aujourd'hui”. "Le débat mérite d'avoir lieu, ça ne fait aucun doute" mais "il faut un débat serein", sur un sujet aussi "sensible" : cela "nécessite le temps d'un débat parlementaire et je crois d'un débat national aussi", "impliquant les soignants, les associations et les corps intermédiaires", a-t-il estimé, en soulignant la diversité des "sensibilités" sur le sujet.
Le ministre a par ailleurs indiqué lancer "dans les jours qui viennent une nouvelle mission sur l'application réelle" de la loi Claeys-Leonetti afin de déterminer les "freins" à sa mise en oeuvre. Ce texte de 2016 prévoit une sédation profonde et continue pouvant aller jusqu'à la mort, mais sans euthanasie active. Selon le ministre, "l'état des connaissances sur l'application de cette loi est bien trop faible" et il faut d'abord "accélérer le cadre" juridique existant, avec le "plan national de développement des soins palliatifs", déjà annoncé. Juste avant, les discussions ont démarré dans une ambiance survoltée, avec une longue ovation pour l'auteur de la proposition de loi Olivier Falorni. Ce député du groupe d'opposition Libertés et Territoires s'est présenté à la tribune derrière la liasse des milliers d'amendements déposés par quelques élus LR hostiles à l'euthanasie. Il a fustigé un débat "empêché" par cette obstruction. "Ces feuilles n'ont qu'un but, empêcher l'Assemblée nationale de voter souverainement. Voilà l'image que vous donnez", a-t-il lancé à la droite, dont les divisions se sont manifestées dans l'hémicycle, puisque certains LR ont applaudi Olivier Falorni. "Les Français nous attendent car ils sont une immense majorité à être favorables au droit à l'euthanasie. Il est temps, notre pays attend depuis si longtemps, nos concitoyens veulent obtenir cette ultime liberté" d'avoir "le droit de pouvoir éteindre en paix la lumière de notre existence", a-t-il plaidé.
"Ces feuilles n'ont qu'un but : empêcher l'Assemblée nationale de voter ici, souverainement, voilà ce que c'est !", s'insurge vivement @OlivierFalorni contre les nombreux amendements déposés par quelques députés LR. Ovation sur tous les bancs. #DirectAN #FinDeVie #Euthanasie pic.twitter.com/SenC8ewgZ7
— LCP (@LCP) April 8, 2021
Les débats se sont terminés jeudi soir, peu après minuit, sans vote sur un texte complet. A défaut d'un scrutin final dans le temps imparti, le texte a reçu un large aval lors du vote -240 voix pour, 48 contre et 13 abstentions- en fin de soirée d'un amendement de Guillaume Chiche (ex-LREM, non inscrit) qui en reprenait des points centraux sur "l'assistance médicalisée à mourir" ou la clause de conscience pour les médecins. [avec AFP]
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