Yannick Neuder

Contre les déserts, le nouveau ministre de la Santé Yannick Neuder veut créer des "unités primaires de soins"

Soutien de longue date des centres de soins non programmés, le cardiologue Yannick Neuder promeut la création sur les territoires d'"unités primaires de soins" rassemblant "le triptyque consultation médicale, paramédicale, accès à la biologie et à l'imagerie". 

30/12/2024 Par Aveline Marques
Déserts médicaux
Yannick Neuder

Sa nomination, lundi 23 décembre, en tant que ministre délégué chargé de la Santé et de l'Accès aux soins est un "immense honneur" et "un message fort envers les professionnels de santé pour restaurer la confiance". Accordant au Dauphiné libéré sa première interview depuis son entrée au Gouvernement, le cardiologue isérois Yannick Neuder a évoqué ses dossiers prioritaires. 

Priorité des priorités : la situation à Mayotte, où l'enjeu est "d'éviter une crise sanitaire qui se surajouterait au reste". "Il faut aussi prendre en compte la souffrance des personnels de santé avec leur renouvellement par la réserve sanitaire, les accès à l'eau et la prise en charge infantile", souligne-t-il.

Face aux déserts médicaux, l'ancien député mise sur les territoires. "Je veux territorialiser toutes mes décisions", déclare-t-il. "Les politiques publiques de santé, qui sont du domaine du régalien, sont aussi souvent des politiques d'aménagement du territoire puisque les élus locaux s'en emparent. Notre rôle est d'être un facilitateur sans imposer une méthode."

 

Le nouveau ministre dit vouloir "rapprocher le soin de la population". "On ne peut pas envisager de réforme structurelle du système hospitalier sans recréer cette offre de soins de proximité", plaide-t-il. Après avoir soutenu la création de centres de soins non programmés dans sa circonscription et défendu ce modèle à l'Assemblée nationale, Yannick Neuder promeut la création d'"unités primaires de soins", rassemblant "le triptyque consultation médicale, paramédicale, accès à la biologie et à l'imagerie" afin d'éviter "d'avoir recours systématiquement à l'hospitalisation".

 

Supprimer le numerus apertus

Le nouveau ministre a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de "former davantage de professionnels de santé", en supprimant le numerus apertus. En tant que député, Yannick Neuder avait déposé une proposition de loi en ce sens, adoptée en décembre 2023 par l'Assemblée nationale. Le nouveau ministre souhaite également "poser la question de la collaboration avec les paramédicaux".

Enfin, l'ancien rapporteur général du projet de loi de financement de la Sécurité sociale à l'Assemblée espère "trouver une voie de passage" pour éviter une nouvelle censure des oppositions sur ce texte budgétaire. "Je vais voir la santé comme un enjeu de politique nationale et non comme un politicien", lance-t-il. A ce titre, "il faut conserver la santé mentale comme grande cause nationale et renforcer la prévention sur la partie cardiovasculaire et dépistage des cancers", avance-t-il.

1 débatteur en ligne1 en ligne
Photo de profil de Michel  M.
46 points
Pédiatrie
il y a 11 mois
Incroyable mais vrai ! Après l’effacement quasi systématique des hôpitaux de proximité de nos campagnes par les politiques. La création de LEURS déserts médicaux. Il nous mettent un chef de file qui dit, « ben non, il faut les remettre, mais à la sauce contemporaine…. sans les lits d’hospitalisation et les salles d’accouchement ». Ils préfèrent les mouroir et créer des accouchoirs inhumains loins de là où les gens vivent, parce que…. ???? C’est moins cher ??? Il faut s’attendre à des problèmes derrière cette volonté de recréer en moins bien ce que nous avons perdu, QUI qui va aller dans ses dispensaires ? Parce que là encore, le politique a bien savonné la planche, il n’y a plus de médecins, pas de radiologues et bientôt, plus de pharmaciens même dans les campagnes. Donc ces effets d’annonce confronté à la réalité que les politique nous imposent vont faire comme le reste de leurs propositions inadaptées, RIEN de plus pour les citoyens, victimes réelles de ses beaux parleurs qui se soignent dans les grandes villes où il y a des cliniques. Mais peut être que le fils du physiologiste au sommet de sa pyramide va nous sortir une vraie bonne solution d’un cabinet de conseil américain ?
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10,7 k points
Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 11 mois
Dans le débat sur sa nomination, j'émettais des réserves. Ici je trouve les principes de territorialisation intéressants ; vrais ou faux dispensaires, là n'est pas le problème. mais le territoire n'est pas que médical et il y a deux écueils. Le premier: est ce que l'école, l'emploi, la poste, la gare, les autres services au public accompagneront la santé ainsi que les commerces et les loisirs? Il me semble que son périmètre d'action n'atteint pas tous ces projets. J'aimerais bien mais cela ressemble à des promesses peu tenables si elles ne sont portées que par lui. Le second écueil, c'est justement l'influence politique locale, le clientélisme trop souvent vu à l’œuvre dans les années où l'argent ne faisait pas défaut. La territorialité est un enjeu national, la re densification des activités ne peut dépendre de tel ou tel "influenceur" politique pour reprendre un mot à la mode. Les "déserts" un tant soit peu à repeupler doivent redevenir attractifs et pas seulement un "fief" électoral. Ses "unités primaires de soins" peuvent être un retour sinon à la continuité des soins, au moins à leur accès, voire à leur permanence. Mais c'est un gros investissement qui ne se fera qu'avec la formation des personnels nécessaires: des moyens et du temps. Il lui faudra plus qu'une législature et sans doute plus d'une fin de présidentielle. Donc au minimum ni censure, ni dissolution. Est ce jouable? Est ce probable? Est ce seulement possible?
Photo de profil de Bernard LEVE
5,3 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 11 mois
Supprimer le numerus apertus lequel n'est autre que le numerus clausus soi-disant supprimé mais revenu par la fenêtre. Enfin, mais que de temps perdu et aucun des politiciens responsables (c'est à dire a peu près tous) de cette ineptie ne se sent gêné aux entournures.
 
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