"Trop, c’est trop", lâche la CSMF dans un communiqué diffusé ce mardi. Alors que les négociations conventionnelles sont au point mort du fait des propositions tarifaires de la Caisse nationale de l’Assurance maladie jugées "humiliantes", les premières annonces concernant le budget rectificatif de la Sécu (PLFSSR) pour 2023 ont fait sortir de ses gonds le premier syndicat représentatif des médecins libéraux. Afin de calmer la colère des médecins libéraux, le ministre de la Santé avait annoncé vendredi 3 février une rallonge supplémentaire de 150 millions d’euros pour le budget alloué à la ville… et de 600 millions pour celui destiné à l’hôpital. Le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal, a confirmé le dépôt d’un amendement au projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale allant en ce sens. Celui-ci a été adopté mardi à l'Assemblée nationale.
Adoption de l'Article liminaire du #PLFRSS, c'est une hausse budgétaire de 750 millions d'euros pour la médecine de ville & nos #hôpitaux ! #DirectAN pic.twitter.com/fHkLRlY4Dq
— Stéphanie RIST (@stephanie_rist) February 7, 2023
"Comment le Gouvernement ose-t-il proposer un amendement du PLFSS rectificatif annonçant une rallonge 4 fois plus importante pour l’hôpital que pour la ville ?", s’interroge la CSMF, soulignant que "la médecine libérale subit la plus importante crise de son histoire". La médecine de ville "assure à elle seule 80% de la réponse aux besoins de soins", justifie la Confédération. "Un rapport de 1 à 4, c’est du jamais vu !" Celle-ci dénonce la différence de traitement : "Des valorisations de suggestion pour les uns, des contraintes pour les autres." "600 millions d’euros pour les premiers afin d’améliorer les valorisations de suggestion à l’hôpital, 150 pour la ville visant à accompagner les négociations conventionnelles avec les professionnels de santé libéraux, ‘notamment le contrat d’engagement territorial’ et la PPL Rist en faveur de l’amélioration de l’accès aux soins par la confiance votée en première lecture". "Alors que nous souhaitons construire une médecine nouvelle au service des Français pour gommer les erreurs des politiques publiques du passé, alors que cela ne peut se faire sans confiance entre tous, le Gouvernement joue la méthode dure. Pas sûr que les Français y gagnent…", juge la CSMF. La CSMF a néanmoins salué un amendement gouvernemental proposant d’étendre la majoration de 10% de la pension pour 3 enfants ou plus aux soignants libéraux. "C’est un dispositif de solidarité essentiel dans le panorama des droits familiaux de retraite. La Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales demande depuis plusieurs années que les professionnels libéraux bénéficient également de de ce dispositif", peut-on lire dans l’exposé des motifs. Cette mesure, si elle est adoptée, s’appliquerait pour les départs en retraite à compter du 1er septembre 2023. "Il était temps me direz-vous !", lâche la CSMF.
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