Auditionnée par le Sénat, Agnès Buzyn dénonce un "procès en incompétence"
Comme devant les députés le 1er juillet dernier, c’est dans un climat de tension qu’a été entendu, ce mercredi, Agnès Buzyn, ancienne ministre des Solidarités et de la Santé, qui a quitté ses fonctions le 15 février dernier, soit un mois avant l’annonce du confinement général par le président de la République. Les questions ont, sans surprise, porté sur les prémisses de l’épidémie de coronavirus et la gestion des stocks de masques.
Alors que la France connaît une résurgence du nombre de cas, la médecin a dans un premier temps été interpellée sur le manque de réactivité de l’Etat. Agnès Buzyn a balayé toute critique visant la préparation de l’appareil gouvernemental, déplorant qu” "aujourd'hui tout le monde sait ou croit savoir ce qu'il fallait faire". “Je ne peux pas laisser dire que nous n’avons rien préparé, a-t-elle déclaré. Nous n’avons pas cessé d’agir.”
Agnès Buzyn s’est défendue d’avoir “minimisé” l’ampleur de la pandémie mondiale. Elle a en effet rappelé avoir alerté le président de la République et le Premier ministre le 11 janvier, alors que la Chine déplore son premier décès.
Par la suite, elle a expliqué avoir “décidé de [s]'exprimer devant les Français tous les jours à partir du 21 janvier”, date à laquelle elle est avertie par le directeur général de la Santé du risque d’une transmission interhumaine. “Je ne connais aucun ministre européen qui se soit exprimé aussi tôt. Ça prouve mon degré de vigilance", a-t-elle martelé vigoureusement.
“Des propos tronqués”
“Quelles étaient les données scientifiques sur lesquelles vous vous êtes appuyée pour déclarer le 24 janvier que le risque d’importation du virus était pratiquement nul et son risque de propagation très faible”, s’est cependant interrogée la rapporteure LR de la commission d’enquête, Catherine Deroche.
Dénonçant “des propos tronqués”, Agnès Buzyn a souhaité mettre fin “très solennellement devant la représentation nationale, à cette forme de procès en incompétence qu’[elle] ressen[t]”, précisant que “la diffusion permanente de propos tronqués a grandement contribué aux menaces de mort” dont elle a fait l’objet sur les réseaux sociaux ces derniers mois.
Elle a ainsi repris l’intégralité de ses propos du 24 janvier : “Le risque d’importation depuis Wuhan est modéré...
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