Un naturopathe condamné après le décès de deux malades du cancer

18/10/2021 Par Pauline Machard
Faits divers / Justice
Le naturopathe, poursuivi après le décès de deux personnes atteintes d’un cancer qui avaient suivi ses recommandations, a écopé de deux ans de prison avec sursis pour exercice illégal de la médecine.   

Deux ans de prison avec sursis, c’est la peine prononcée par le tribunal correctionnel de Paris à l’encontre d’un naturopathe qui exerçait à Paris et Cachan. Il devra aussi verser 5 000 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral à la compagne de l’une des victimes, et faire paraître sa condamnation dans trois journaux. Cette condamnation fait suite aux décès de deux malades du cancer qui suivaient ses recommandations.  

C’est la plainte, déposée en février 2019 par la compagne d’un homme qui avait succombé deux mois plus tôt à un cancer des testicules s’étant généralisé, qui a lancé la procédure à l’encontre du naturopathe. Car le malade, diagnostiqué en 2016, avait préféré suivre un “plan de santé” élaboré par le naturopathe - à base de jeûnes, de cures, de crudivorisme et d’huiles essentielles -, plutôt que de consulter un chirurgien. La famille d’une kinésithérapeute belge, décédée d’un cancer de l’utérus, s’était jointe au dossier.  

 

Confusion sur les diplômes  

Le naturopathe, qui a assuré lors de l’audience ne pas avoir promis  “de guérir” mais “d’aider le corps à se nettoyer” a donc été reconnu coupable d’usurpation de la qualité de médecin et d’exercice illégal de la médecine. Il a aussi l’interdiction - définitive - d’exercer comme naturopathe, magnétiseur ou radiesthésiste. Le tribunal a notamment estimé qu’il avait volontairement entretenu la confusion sur ses diplômes, en se présentant comme médecin sur Internet et dans les échanges par SMS avec les deux victimes.  

Pour l’avocat de la défense, qui envisage de faire appel, la décision “interroge plus généralement sur l’appréciation que l’on a des pratiques thérapeutiques alternatives, qui semblent désormais, bien que non interdites par la loi, pouvoir faire l’objet de condamnation de la part des tribunaux”. Pour l’avocat des parties civiles, un tel jugement “a pour conséquence de dissuader toutes les personnes qui voudraient s’adonner aux mêmes dérives, aujourd’hui prévenues qu’on ne peut pas faire n’importe quoi avec la santé des gens”.  

[Avec AFP] 

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Claire FAUCHERY

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