Prison avec sursis pour l’infirmière qui avait administré 1000 fois la dose d'adrénaline prescrite à une patiente
Jugée début juillet, une infirmière de l’Assistance publique – Hôpitaux de Marseille (AP-HM) a été condamnée ce lundi 9 septembre à un an de prison avec sursis pour homicide involontaire. La soignante avait administré 1000 fois la dose d'adrénaline prescrite par le médecin à une patiente de 47 ans, provoquant son décès.
Le 5 septembre 2017, une femme de 47 ans est admise au service de rhumatologie de l’hôpital de jour de Sainte-Marguerite, pour recevoir une injection afin de traiter sa polyarthrite rhumatoïde. Mais à la suite d’une allergie à l'Inflectra, la quadragénaire fait un choc anaphylactique avec détresse respiratoire.
L'interne, supervisé par une médecin senior, prescrit alors une injection de 20 microgrammes d'adrénaline à la patiente, conformément au protocole. Mais l'infirmière, arrivée quelques mois plus tôt au sein de l’hôpital, lui administre 20 milligrammes - 1 000 fois plus -, soit les quatre flacons de cinq milligrammes qui se trouvent sur le chariot d'urgence.
L'erreur de surdosage ne sera révélée que le lendemain. Transférée en réanimation à l'hôpital de La Timone, la patiente décède finalement le 9 septembre.
L’infirmière, désormais retraitée, avait maintenu lors de son procès, début juillet, avoir entendu l’interne parler de "milligrammes". Mais pour le chef de service, ce dosage "ne peut pas exister", la dose conseillée en cas d'arrêt cardiaque étant d'un milligramme. Interrogée pour savoir "quel dosage [lui] serait apparu mortel", la prévenue avait répondu ne pas savoir, n'ayant jamais utilisé auparavant d'adrénaline dans sa carrière.
La soignante a finalement été condamnée à un an de prison avec sursis – le parquet avait requis 15 mois avec sursis. Le jugement ne prévoit pas de dommages et intérêts contre elle. Son avocat, Me Philippe Bonfils, ne prévoit pas, pour l’heure, de faire appel. "Je ne crois pas qu'on fasse appel, l'audience a été éprouvante pour la famille de la victime, mais aussi pour ma cliente", a-t-il déclaré à l'AFP.
"En même temps, il est difficile pour elle d'assumer seule le poids de la responsabilité, elle n'est qu'un maillon d'une organisation déficiente. Il n'aurait pas été choquant que l'hôpital soit aussi poursuivi", a-t-il ajouté, précisant que l'AP-HM a été condamné à verser des dommages et intérêts à la famille de la victime mais a fait appel.
[avec AFP]
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