Filmée en train d'empoisonner ses collègues, une aide-soignante admet que ce n'était pas de l'eau bénite
Au total, entre sept et huit infirmières ou aides-soignantes travaillant comme elle dans l'équipe de nuit du service réanimation de l’Hôpital de Belfort avaient été sujettes à des épisodes d'intense fatigue marqués par des endormissements brutaux ou des difficultés d'élocution. Ces symptômes se sont produits de 2015 jusqu'au jour où la coupable a été prise sur le fait, vidéo à l'appui, en juin 2019. En juin 2019, l'aide-soignante mise en cause avait fait un malaise à l’hôpital alors qu'elle était ivre. Ses collègues découvrent dans son sac des seringues prêtes à l’emploi. "On a alors fait le rapprochement", explique une autre soignante. En effet, depuis plusieurs semaines, plusieurs mois parfois, elles étaient plusieurs, dans le service, à constater une somnolence, un mal-être. Certaines se sont endormies au volant de leur voiture, en repartant du travail, se causant de belles frayeurs. "J’avais les jambes qui flageolaient. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. J’étais patraque tout le temps. Impossible de faire le moindre effort", raconte une soignante à l'Est-Républicain. La suspectant de plus en plus, plusieurs membres de l’équipe décident d’installer un téléphone portable pour filmer le réfrigérateur où se trouvaient les bouteilles des boissons des soignantes. "On y voit une aide-soignante de notre équipe ouvrir nos bouteilles et y verser un liquide à l’aide d’une seringue", résume une des victimes qui précise : "Il paraît que lorsqu’elle a été interrogée, elle a dit que c’était de l’eau bénite pour nous protéger…"
Dans un premier temps, la mise en cause assurait effectivement qu'il ne s'agissait que d'une eau bénite tout à fait inoffensive. "Je n'ai rien fait de mal, je n'ai jamais voulu faire de mal à personne, c'était de l'eau bénite…", avait-elle déclaré au Parisien début septembre 2020, quelques jours après que l'affaire a été mise sur la place publique. Mise en garde à vue le 13 octobre dernier, l'aide-soignante de 57 ans, aurait reconnu avoir injecté régulièrement des produits neuroleptiques dans les bouteilles ou les assiettes de ses collègues de travail. Mais sans donner d'explications convaincantes aux enquêteurs sur le mobile de ses actes. Des expertises psychiatriques sont en cours pour identifier ce qui aurait pu la pousser à empoisonner ses collègues. Les résultats sont attendus dans les prochaines semaines. [Avec leparisien.fr]
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