Condamné pour avoir oublié des éclats de verre dans la fesse de sa patiente
Un urgentiste a été reconnu coupable de "violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence" par le tribunal correctionnel d'Arras. Il devra verser plus de 2200 euros.
Noël 2013 a laissé un douloureux souvenir à cette patiente. Tombée sur un hublot en verre qui se brise sous son poids, elle se rend aux urgences de l'hôpital privé de Bois-Bernard (Pas-de-Calais). Le médecin qui la prend en charge, dont la priorité est d'"arrêter les saignements", referme une plaie de 4 cm sur sa fesse gauche. En laissant plusieurs petits bouts de verre dans la chair, qu'une radio aurait pu déceler. C'est ce manquement, lourd de conséquences, qui lui était reproché devant le tribunal correctionnel. Reparti avec onze points de suture, sans ordonnance et souffrante, la patiente a dû se débrouiller "toute seule en [se] désinfectant avec de la bétadine". La douleur ne faiblissant pas, elle consulte plusieurs spécialistes, qui lui retirent au fil des mois plusieurs bouts de verre de la fesse. Mais une septicémie se déclenche, lui laissant des séquelles physiques et psychiques. "Pourquoi n’avez-vous pas contacté le service de radiologie pour repérer d’éventuels corps étrangers dans la blessure?", demande la présidente du tribunal à l'urgentiste mis en cause. "Il n’y avait pas d’urgence… J’étais à peu près sûr qu’ils refuseraient de la prendre en charge", justifie-t-il. "Quand on est malade, on est censé au minimum se prendre en charge !", ajoutera-t-il plus tard. "Vous m’inquiétez monsieur… Moi-même qui ne suis pas médecin, je n’aurais pas agi de la sorte", rétorque la présidente. Pour "blessures involontaires avec incapacité n’excédant pas trois mois par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence", le tribunal a condamné l'urgentiste à verser 800 euros d'amende et 1415 euros à sa patiente, au titre du préjudice subi. [avec lavoixdunord.fr]
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