Un urgentiste poursuivi pour le suicide d'une patiente à l'hôpital

29/01/2018 Par F. Na.

Un urgentiste est jugé pour le suicide d'une patiente à l'hôpital. Il aurait sous-estimé la détresse de la patiente.

Le 22 octobre 2013, une patiente est conduite aux urgences de l'hôpital de Challans (Vendée). Elle est agitée, et vue par un psychiatre. Le médecin lui donne un traitement et autorise la sortie pour le lendemain. Quatre jours plus tard, la même patiente indique vouloir mettre fin à ses jours à son époux. Elle est reconduite à l'hôpital par le Samu, où elle est vue par un urgentiste. A la demande de la patiente, le médecin accepte de ne pas la placer dans une chambre d'isolement et lui trouve une chambre dont il garde la porte ouverte.   Veines entaillées   Vers 1 heure du matin, l'urgentiste est prévenu que sa patiente s'est entaillé les veines avec une pince à cheveux.  Vers 3h30, la porte de la chambre est fermée. Une infirmière entre et découvre la patiente pendue à son lit. A l'audience, l'urgentiste admet ne pas s'être rendu au chevet de la patiente après la première alerte. "J’ai priorisé, en conscience, une autre patiente, en état d’urgence absolue, arrivée avec une douleur thoracique. J’ai toutefois prescrit un médicament pour que la patiente dorme", indique-t-il.   22 patients sans manger ni dormir   Les experts concluent que l'urgentiste n'a pas commis d'erreur d'appréciation en sortant la patiente de l'isolement. Néanmoins, la tentative de suicide aurait nécessité un réexamen, un appel à un confrère psychiatre et des recommandations plus précises aux infirmières. "Je suis d'accord avec les experts, mais je n'ai pas pu la revoir. Sur mes huit heures de garde, j'ai pris en charge 22 patients, sans manger ni dormir. J'ai peut-être sous-estimé son état", admet-il, ajoutant que les urgentistes n'ont pas accès aux dossiers psychiatriques. Deux mois après les faits, l'urgentiste est mis en arrêt de travail pour épuisement professionnel. Depuis, il n'a pas repris son travail. A l'audience, il conclut par ces mots : "Je l'ai traitée avec humanité. À sa demande, je lui ai évité une situation humiliante en la sortant de la chambre d'isolement... Cette procédure est en train de me détruire. Depuis, je me demande où est ma faute." Ni l'hôpital de Challans, ni le psychiatre ne sont poursuivis dans cette affaire, qui a été mise en délibéré jusqu'au 22 février. [Avec OuestFrance.fr]

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