Près de 6000 heures supplémentaires en 4 mois : les urgentistes d'Agen mettent fin à leur "volontariat forcé"
Les urgentistes du CH d'Agen-Nérac ont annoncé, jeudi 28 août, l'arrêt de leur "volontariat forcé", qui a permis d'assurer la continuité des soins dans le territoire durant l'été. La direction de l'hôpital et l'ARS de Nouvelle Aquitaine ont déclenché le plan blanc.
La direction de CH d'Agen-Nérac, et l'ARS de Nouvelle Aquitaine, ont annoncé avoir déclenché le plan blanc pour assurer "un service minimum aux urgences". Cette décision fait suite à l'arrêt jeudi 28 août, par les urgentistes de l'établissement, "du volontariat forcé des praticiens" aux urgences.
La semaine passée, le directeur général de l'ARS a pourtant rencontré les urgentistes du CH, indique APMnews. Pour cause : l'équipe médicale du service des urgences a récemment alerté sur son état d'épuisement et son exaspération ; ces soignants ont dû effectuer 5 700 heures de temps de travail additionnel (TTA) afin d'assurer la continuité des soins dans la région durant l'été, précisent nos confrères.
Les urgentistes du CH ont ainsi indiqué, dans un communiqué, cessé "d'être volontaires, pour remplir les lignes de planning vides, à compter du samedi 30 août 2025, sur l'ensemble des lignes de garde [des] structures de médecine d'urgence [du] service". "Certains praticiens ont dû enchaîner plus de 80 heures hebdomadaires de travail clinique" pour compenser des fermetures ponctuelles de services d'urgences de cliniques alentours, déplorent les soignants, appelant à un "accompagnement clair et durable des ARS". Ces soignants pointent, par ailleurs, l'inaction de la direction du CH d'Agen-Nérac, malgré les "nombreuses alertes" qui lui ont été adressée, insistent-ils.
Des discussions encore en cours
Selon les urgentistes, la rencontre avec le directeur général de l'ARS de Nouvelle Aquitaine a choqué "certains praticiens" en raison de "propos condescendants et dénigrantes voire mensongers de [leur] direction, ne prenant pas toute la mesure de l'urgence de bâtir un projet solide avec des engagements forts et clairs", écrivent-ils. "Les réponses, bien que volontaristes du côté de l'ARS, contrastent fortement avec la posture floue et attentiste de la direction hospitalière également présente. Ce double discours a laissé les équipes perplexes et très fortement démotivées", indiquent-ils.
Contacté par APMnews, le directeur général de l'ARS a précisé que la valorisation de la régulation du Gers – opérée par les urgentistes du CH – était encore en discussion. Il a également assuré travailler, avec la direction de l'établissement, à l'amélioration des conditions de travail aux urgences.
La direction du CH, citée par APMnews, assure de son côté s'efforcer de "tout faire pour maintenir les conditions d'un dialogue apaisé et constructif avec ses urgentistes".
[avec APMnews et Sud-Ouest]
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