Le Covid, et après ? L'hôpital réclame un "grand plan de restructuration" du système de santé
Quand la crise sanitaire prendra fin, le risque est grand de retrouver les mêmes dysfonctionnements qu'avant, alerte la Fédération hospitalière de France (FHF), qui a appelé lors de ses vœux, mardi 19 janvier, à "s'attaquer aux réformes de fond" dès à présent. Janvier 2020. Le personnel hospitalier, en lutte depuis plusieurs mois pour de meilleures conditions de travail, voit déferler une vague épidémique d'une ampleur exceptionnelle. Alors que l'arrivée des vaccins laisse aujourd'hui entrevoir "le bout du tunnel", il est temps de penser à l'après, estime la FHF. "En se retirant de la plage, la vague risque de laisser le même paysage de la santé", les mêmes "dysfonctionnements", a alerté Frédéric Valletoux, président de la Fédération des établissements hospitaliers publics, qui a plaidé mardi 19 janvier pour un "grand plan de reconstruction en 5 ans". Si le Ségur de la santé a été "un rendez-vous satisfaisant du point de vue des rémunérations", "on ne s'est pas attaqué aux réformes de fond", a déploré le représentant des établissements publics, qui estime qu'il faut éviter à tout prix de "réenclencher la logique de l'austérité" qui a prévalu durant une dizaine d'années. Le financement du système de santé est l'un des gros chantiers à venir, avec pour la FHF, la nécessité d'une "vision pluriannuelle", en lieu et place de l'Ondam fixé chaque année dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. La FHF souhaite également engager une refonte des parcours de santé à l'échelle des 135 territoires de santé, en ciblant la prise en charge des pathologies chroniques. La santé mentale, la permanence des soins avec les SAS (services d'accès aux soins) en cours d'expérimentation, le grand âge, l'allégement des contraintes qui pèsent sur les acteurs sont autant de réformes qui restent à mener pour la fédération des hôpitaux publics.
Interrogée sur la grève entamée par les praticiens hospitaliers mécontents des nouvelles grilles indiciaires, Zaynab Riet, déléguée générale, a pointé "les écarts de rémunération" qui subsistent entre médecins du public et médecins du privé et ce, alors que la contrainte de la permanence des soins pèse plus fortement sur les premiers. Ecarts qui n'ont jamais été évalués objectivement, a-t-elle souligné. "Tant qu'on n'osera pas ouvrir le sujet, on n'arrivera pas à résoudre cette tension existante."
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