Bébé mort de faim : "Je conçois a posteriori que j'ai fait une grossière erreur", reconnaît son médecin

15/11/2019 Par A.M.
Faits divers / Justice
Le généraliste qui suivait Gabin, mort de dénutrition à l'âge de 22 mois, était appelé à témoigner dans le procès des parents du petit garçon.

  Ce médecin généraliste, âgé de 61 ans, sera jugé l'an prochain pour "non-assistance à personne en péril". Hier, c'est en tant que témoin qu'il comparaissait à la barre de la cour d'assise de Guéret (Creuse), où les parents de Gabin sont accusés de "privations de soins et d'aliments". Leur petit garçon est mort le 7 juin 2013, après avoir été hospitalisé en urgence dans un état de dénutrition "extrême". A 22 mois, il pesait 5.8 kilos, soit autant qu'un nourrisson de 3 mois. Devant les juges, le médecin, qui l'a vu à sept reprises entre janvier 2012 et avril 2013, a assuré n'avoir rien relevé d'"alarmant" lors de ses examens. "Bien habillé", "d'un aspect correct" : "il n'y avait pas de signe de négligence", ni de maltraitance, poursuit-il. - "Vous le déshabilliez, vous preniez sa mesure et son poids ?", lui demande la présidente. - "Pour ne pas trop le perturber, je ne le déshabillais pas complètement à chaque fois", se justifie le témoin. - Pourquoi le carnet de santé n'était-il pas annoté systématiquement ? - Les parents "ne l'avaient pas toujours sur eux". - "Quelqu'un vous a dit que cet enfant ne marchait pas ?", continue la présidente. Là encore, le médecin concède son ignorance. La veille, les experts avaient évoqué à la barre une "situation de négligences et de carences extrêmement sévères", comme causes de la mort. Le médecin "aurait dû l'adresser à un centre de pédiatrie", a assuré le docteur Caroline Rey-Salmon, pédiatre légiste. "Il n'avait que la peau sur les os", assène jeudi la présidente, "ses yeux sortaient de ses cavités. Vous ne l'avez pas vu." "Je conçois a posteriori que j'ai fait une grossière erreur. Je n'imaginais même pas l'état de son lieu de vie. Je n'avais pas l'impression visuelle d'un enfant dénutri en souffrance, j'ai eu tort. Croyez bien que je le regrette", déclare le médecin. "On attend d'un médecin qu'il pèse, qu'il mesure, qu'il voit si l'enfant peut marcher, s'il a une croissance et un développement normal", a chargé l'avocat de l'association L'Enfant bleu, Mr Yves Crespin. "Les médecins, vous êtes les premiers à repérer la maltraitance." Le verdict est attendu ce vendredi. [avec AFP]

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