"On a sauvé l'association" : la Cnam met 100 millions d'euros sur la table pour les infirmières Asalée
Les quelque 2 100 infirmières Asalée vont finalement pouvoir poursuivre sereinement leur activité auprès des patients chroniques. L'association qui les salarie a en effet trouvé un accord avec la Caisse nationale de l'Assurance maladie (Cnam) la semaine dernière. Montant de l'enveloppe mise sur la table : 105 millions d'euros.
"On a sauvé l'association", s'est réjoui la Dre Isabelle Rambault-Amoros, présidente d'Asalée, auprès de l'AFP. "Ça se termine bien, pour le moment." L'association, qui salarie près de 2 100 infirmières, a en effet trouvé un terrain d'entente avec l'Assurance maladie après des mois de tensions. La convention que les deux partenaires viennent de signer permettra à Asalée de financer 1 550 équivalents temps plein (ETP), soit le nombre de postes actuel. L'association reprendra les discussions avec la Cnam "en septembre" afin de déployer de nouveaux effectifs pour les années 2025 et 2026, a précisé la Dre Rambault-Amoros.
Les relations entre Asalée et l'Assurance maladie s'étaient tendues à l'été 2023 lorsque cette dernière avait formulé une proposition d'avenant jugée irrecevable par l'association. Cet avenant prévoyait notamment de contrôler davantage les nouvelles installations d'infirmières, fléchées dans les zones sous-denses, mais aussi de contrôler l'activité et le temps de travail des généralistes ou encore les missions des infirmières. Auprès d'Egora, la Dre Isabelle Rambault-Amoros avait dénoncé une forme d'"ingérence". L'avenant n'avait ainsi pas été signé.
Depuis, le dialogue était rompu entre les partenaires, et les comptes de l'association, alimentés par l'Assurance maladie, s'étaient retrouvés à sec. Les dotations de la Cnam ne permettaient de financer que 1 200 équivalents temps plein (ETP) sur les 1 500. Et cette dernière avait cessé, en décembre 2023, de prendre en charge les loyers pour les infirmières salariées, provoquant l'indignation de l'association, dont les dettes s'élèvent à "25 millions d'euros".
Si la Caisse n'est pas revenue sur sa décision de mettre fin à la prise en charge des loyers, elle s'est engagée sur une enveloppe "de 90 millions d'euros sur 2024", "102 millions si l'on inclut des paiements rétroactifs", a indiqué la Dre Isabelle Rambault-Amoros à l'AFP. De son côté, la Cnam avance un effort financier de "près de 105 millions d'euros". Et explique que "l'ampleur du déploiement nécessite une évaluation régulière et un pilotage rigoureux au regard des sommes engagées".
"Le dispositif Asalee, basé sur le travail en équipe entre médecin généraliste et infirmière de santé publique, a fait la preuve de son efficacité", a loué MG France dans un communiqué diffusé ce jeudi 20 juin. "Dans sa configuration actuelle", il est "nécessaire pour faire face à l’explosion des maladies chroniques", et est "plébiscité sur le terrain par les MG et par les patients qui en bénéficient", a ajouté le premier syndicat de généralistes.
L'organisation, qui a défendu le dispositif Asalée au cours des derniers mois – y compris lors des négociations des médecins avec la Cnam, assure rester "particulièrement vigilante sur l'avenir de l'association, sans laquelle il ne serait pas possible de répondre au défi de l’accès aux soins".
[avec AFP]
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