maison de santé

Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles

En visite à la maison de santé Bemson (Ile-de-France) jeudi 31 octobre, la ministre de la Santé a confirmé la reprise prochaine des négociations conventionnelles ACI-MSP "afin notamment de conforter la dynamique" lancée par le Plan 4.000 MSP, comme indiqué dans sa lettre de cadrage envoyée au directeur général de la Cnam, le 21 octobre.

07/11/2024 Par Karen Ramsay
Maisons de santé
maison de santé

Article initialement publié sur Concours pluripro

 

Dans sa lettre de cadrage adressée le 21 octobre dernier à Thomas Fatôme, Geneviève Darrieussecq demande l’ouverture de nouvelles négociations conventionnelles avec les organisations représentatives "dans les prochaines semaines". La ministre de la Santé et de l’Accès aux soins souhaite ainsi voir traitées "prioritairement" trois thématiques lors des échanges menés avec les syndicats mono-professionnels mais qui devront aussi intégrer, "pour la première fois", l'organisation représentative des MSP, AVECsanté, qui est autorisée, par un arrêté paru le 21 mars au Journal Officiel, à prendre part aux prochaines négociations conventionnelles ACI-MSP, à titre d'observateur.

Dans ce courrier, que Concours pluripro a pu consulter, Geneviève Darrieussecq a insisté sur le "rôle déterminant" des MSP "face aux défis auxquels est confronté notre système de santé". Solution "incontournable" pour un meilleur accès aux soins, assure la ministre, les maisons de santé "constituent de vrais outils au service de la continuité des soins et de la fluidification des parcours". Comme la rémunération collective complémentaire, versée à chaque MSP signataire de l'accord conventionnel interprofessionnel (ACI), "doit permettre aux équipes pluriprofessionnelles de renforcer encore les dynamiques positives à l'œuvre en leur sein", la ministre souhaite l'ouverture prochaine de nouvelles négociations "afin notamment de conforter la dynamique créée par le plan 4000 maisons de santé pluriprofessionnelles".

Un "bon signe", estime Pascal Gendry, co-président d'AVECsanté, contacté par Concours pluripro. "On attendait cette reprise, parce qu'il est nécessaire de faire évoluer ces indicateurs ACI, d'inciter plus d'équipes à les atteindre… mais aussi de lancer une opération de simplification. C'est essentiel, notamment pour remplir l'objectif du Plan 4.000 MSP."

Ce deuxième avenant à l'ACI-MSP doit permettre de "sécuriser et consolider le déploiement des maisons de santé sur le territoire", assure Geneviève Darrieussecq, qui souhaite que "des dispositifs" soient envisagés pour accompagner la création de nouvelles structures et soutenir les existantes, "fragilisées, par exemple par le départ de médecins". Il faudrait également réfléchir aux "effets induits par un trop grand nombre d'associés au sein d'une même Sisa" et à "l'existence de plusieurs sites", prévient la ministre, qui souhaiterait que la Cnam s'attache à rendre l'ACI plus lisible et plus simple, "notamment dans le choix des indicateurs retenus".

Pour rendre le modèle plus attractif, il faut "renforcer la structuration des équipes et les solidarités interprofessionnelles", "en soutenant les innovations organisationnelles qui permettent de dégager du temps médical", assure la ministre, qui estime que le travail pluriprofessionnel doit être "le terreau de bonnes pratiques en termes de prévention mais aussi de lutte contre la polymédication". Cette nouvelle session de négociation doit permettre donc de "développer le travail aidé" – notamment en s'appuyant sur les assistants médicaux, les coordinateurs ou encore l'infirmière d'équipe… – et de "faciliter la collaboration" interprofessionnelle en favorisant, par exemple, les outils de travail partagés.

"Les encourager à davantage répondre à la demande de soins non programmés"

Geneviève Darrieussecq souhaite donc explorer notamment diverses pistes : mettre en place une rémunération en contrepartie de l'atteinte collective d'objectifs de santé publique ou de pertinence dans la prise en charge ; relayer les prises en charge coordonnées testées dans le cadre des expérimentations "article 51" via les MSP "les plus matures"… Charge aussi à Thomas Fatôme de définir "le cadre de la généralisation de l'expérimentation Ipep (incitation à la prise en charge partagée), afin d'inscrire en droit commun ce modèle de rémunération d'équipe dans toutes ses dimensions".

Ce nouvel avenant doit aussi "inciter les MSP à répondre à plusieurs enjeux prioritaires en termes d'accès aux soins", assure la ministre, plus particulièrement pour les patients en ALD sans médecin traitant. Elle assure qu'il faut promouvoir le déploiement des parcours coordonnés renforcés "afin d'accompagner l'entrée dans le droit commun des expérimentations probantes de l'article 51" et demande à la Cnam de "proposer des leviers à mobiliser pour les encourager à davantage répondre à la demande de soins non programmés", notamment en renforçant la participation des médecins de MSP au SAS et la PDSA, particulièrement pour les patients.

Contactée par Concours pluripro au sujet du calendrier prévisionnel des négociations, la Cnam estime qu'elles devraient démarrer "début décembre". Pascal Gendry espère, pour sa part, que "ça ira vite" car "compte tenu de l'urgence des conditions d'accès aux soins, plus on ira vers des équipes, plus on ira vers une solutions des problèmes… mais avant tout, simplifions, simplifions, simplifions !"

Approuvez-vous la décision de rendre obligatoire une prescription pour les médicaments anti-rhume à base de pseudoéphédrine ?

Frederic Limier

Frederic Limier

Oui

Il est grand temps de réaliser qu’un pharmacien n’a aucune compétence pour soigner, n’ayant, pendant ses études, jamais vu un mala... Lire plus

Photo de profil de Georges Fichet
5,1 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 1 mois
C'est bien un idée de politique pour en foutre plein la vue au peuple et ratisser des voix ! J'ai un bel exemple, celui du Centre Médico-Sportif Départemental de Guyane, devenu ensuite Centre Sportif Régional de Guyane. On a construit des murs mais il n'y a même pas un médecin du Sport pour y travailler. Etant médecin du Sport, j'y ai travaillé une après-midi par semaine pendant quelques mois, mais, lorsque la Guyane est devenue un département-région, le Centre Médico-sportif est passé de la tutelle du département à celle du département-région et toute l'équipe moi compris a été virée pour des raisons de basse politique. Depuis aucun médecin du Sport n'y a exercé d'autant plus que je suis l'unique et dernier médecin du sport de la Guyane. J'ai bien peur qu'il n'en soit de même pour les maisons de santé : si les futurs médecins s'orientent vers le secteur libéral, on va construire des coquilles vides. Ne peut-on pas imaginer un scénario dans lequel les maisons de santé deviendraient en fin de compte des dispensaires dans lesquels s'exercera une médecine des pauvres et les médecins libéraux de secteur 2 et 3 exerceraient une médecine des riches ? Avant de créer des maisons de santé qui se construisent en quelques mois,, il faut former des médecins, mais ça prend 10 ans. Alors en attendant, que fera-ton ?
Photo de profil de Olivier Camagna
516 points
Débatteur Renommé
Médecins (CNOM)
il y a 1 mois
Les aumônes versées à la place des honoraires ne permettent plus aux médecins, IDE, SF, kinés ne leur permettent plus d’être proporietaires de leur local de travail…. Alors on jette de l’argent de leurs impôts par la fenêtre pour faire des structures non viable financièrement, plombant le bugjet des communes…..
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
0
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
12
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6