La réforme de la Paces résumée en 13 minutes par un interne youtubeur

28/01/2020 Par Marion Jort
PASS/LAS
Nouvelle organisation dès la rentrée 2020, la réforme des études de santé a largement complexifié l’accès aux spécialités de médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie et kinésithérapie. Interne en médecine générale et youtubeur, Dr Mus décrypte son fonctionnement pour tout comprendre en 13 minutes. 

  “Ca nous a été vendu comme une révolution qui allait enfin mettre fin au gâchis que représentait la première année. Mais est-ce vraiment le cas ? Qu’est-ce qui va vraiment changer avec la réforme de la Paces ?”, pose d’emblée comme question l’interne en médecine générale et youtubeur, Dr Mus.  Sa dernière vidéo en ligne décortique le fonctionnement de la réforme des études de santé, qui entérine notamment la fin de la Paces et du numerus clausus. Il y décrit donc les deux nouvelles voies d’accès qui remplaceront, en septembre, la Paces actuelle.    Première voie d’accès : Le PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé) C’est la “nouvelle version” de la Paces. Avec cette formule, le programme sera divisé en “tronc majeur” et “tronc mineur”. Le tronc majeur correspond à 75% des heures de cours en rapport avec les filières “MMOPK” (Médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie, kiné). Le tronc mineur, lui, correspond à des cours sans rapport avec les études de santé (droit, lettres, économie par exemple). 

Nouveauté : les étudiants ne pourront plus redoubler. Pour accéder à la Licence 2 (L2), les “Grands Admissibles”, ceux dont les résultats seront...

excellents, pourront directement intégrer la filière MMOPK de leur choix. Ceux dont les notes sont plus moyennes, passeront un oral devant un jury, qui décidera de leur admission, ou non. Si ce n’est pas le cas, ils pourront poursuivre en L2 dans le tronc mineur de leur choix. Si rien n’a été validé tout au long de l’année, les étudiants devront alors se ré-orienter sur Parcoursup.  Environ 50 à 70% des étudiants en MMOPK viendront d’une PASS, qui seront toutes “facultés dépendantes”, c’est-à-dire que ce seront les facultés qui décideront du pourcentage d’admis avec les ARS, des troncs mineurs proposés par exemple et des moyennes à atteindre pour être un “Grand admissible”.  

  Seconde voie d’accès : la L.AS (Licence avec Accès Santé) Elle représente 30 à 50% des places disponibles. Il s’agit d’une licence classique L1, L2, L3 avec une “option santé”. Le principe d’admission est similaire au PASS : à la fin de chaque année universitaire, les étudiants pourront formuler une demande d’admission en MMOPK. Spécificité : l’admission ne pourra être tentée que deux fois, en fin de L1 ou L3 par exemple.  Ceux qui ne seront pas reçus pourront continuer en L2 de leur majeure ou redoubler. Là aussi, tous les choix (associations majeures, mineures, notation), seront facultés dépendants.    “Pourquoi ce merdier ?” “Mais alors… “Pourquoi ce merdier ?”, demande Dr Mus. “Le Gouvernement cherche à diversifier le profil des futurs professionnels de santé… Parce que...

c’est bien connu, depuis toujours pour nos politiques, le médecin c’est un scientifique sans émotions qui est juste là pour ingurgiter des connaissances et pour aller ressortir selon des algorithmes différentiels, sans émotions. C’est une machine”, plaisante l’interne.  Mais surtout, le vrai enjeu de cette réforme, précise Dr Mus, c’est la réorientation. “Jusqu’à présent, quand vous loupiez votre Paces, vous recommencez de zéro… Le but avec cette réforme répartie en tronc majeur et mineur c’est de diversifier vos connaissances avec d’autres matières qui n’ont pas forcément de lien avec le médical et qui pourront vous aider à vous réorienter en cas d'échec”

  Numerus apertus “Et là vous allez me dire… s’il y a réglementation, ca veut dire qu’il y a sélection ? Navré de vous l’annoncer, mais comme c'était prévisible au moment de l’annonce de la réforme en 2018… il y aura toujours un numerus. Pas numerus clausus mais un numerus apertus”. En réalité, les facultés, en lien avec les ARS, décideront du nombre d’étudiants accueillables en MMOK.  “Finalement avec un peu de recul on se rend compte que le but de la réforme principale c’était pas de supprimer le numerus clausus mais bien de réorienter mieux les étudiants et ainsi, stopper ce qu'appelait nos politiques ‘ce gâchis humain’ que représentait la première année”“Bref, vous l’aurez compris, la réforme des études de santé c’est encore une grosse galère avec beaucoup de points d’interrogations”, conclut-il après avoir tout décrypté en 13 minutes.   

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