Pour calmer les inquiétudes des doyens, qui avaient alerté en décembre sur le manque de clarté des réformes de santé, Frédérique Vidal et Agnès Buzyn ont adressé une lettre au Pr Jean Sibilia, président de la conférence des doyens et Djillali Annane vice-président de la conférence des doyens dans laquelle elles annoncent avoir débloqué des moyens supplémentaires. “Les financements disponibles ont été annoncés : ils s’élèveront à 16 millions d’euros par an en 2020 et en 2021 pour accompagner la mise en place de la réforme. Par la suite, ces financements s’établiront à 12 millions d’euros annuels et sont prévus de façon pérenne. Les crédits liés à la réforme des études de santé seront notifiés à toutes les universités avant le 17 janvier pour l’année 2020”, écrivent-elles conjointement.
“Nous avons été très inquiets en fin d’année”, a expliqué le Doyen des doyens dans une conférence de presse donnée ce jeudi 16 janvier. “Notre lettre aux deux ministres a suscité une réponse positive de leur part, elles apportent des aides concrètes”. De l’argent qui servira à embaucher “plus d’enseignants”. Deux nouveaux parcours Le casse-tête n’est pas terminé pour autant. La réforme, qui entérine la fin de la Paces et du numerus clausus notamment, prévoit deux nouvelles voies d’accès : le PASS (Parcours spécifique de santé) et la L.AS (Licence avec accès santé) avec un fonctionnement qui se rapproche des licences “classiques” à l’université avec plus de TD et TP. L’objectif, à terme, est d’augmenter les effectifs afin de combler les manques de médecins.
Le ministère table ainsi sur une augmentation de 20% du nombre d’étudiants formés d’ici trois ans. Mais selon le président de la conférence des doyens, la différence devrait être en moyenne de +5% pour cette année zéro de la réforme. “Il n’est pas question de proposer quelque chose d’anarchique. Nous devons répondre aux questions suivantes de manière très concrète : quel cours, dans quelle salle, avec quel professeur ?”, précise le Pr Sibilia. D’après le doyen, les ministères calculent un coût de 900 à 1000 euros par étudiant par année d’étude alors que la conférence estime plutôt un coût de 1500 à 1800 euros. Une mission “prospective “ va également être lancée par la Conférence et l’Observatoire national de la démographie des professions de santé pour “anticiper” l’évolution des besoins et prendre en compte les nouvelles conditions d'exercice ainsi que les nouvelles technologies.
Les prétendants au PASS seront sélectionnés sur dossier à la fin de la première année pour accéder à la filière “MMOP” (Médecine, maïeutique, Odontologie et Pharmacie) en fonction d’une moyenne choisie librement par les universités. Pour ceux dont les résultats ne seraient pas suffisants, ils devront formuler au moins deux voeux et une épreuve orale leur sera proposée. Chaque université sera libre de fixer les modalités de contrôle de connaissance (MCC). Enfin, ceux dont les résultats seront trop faibles ne pourront plus redoubler, ils devront se réinscrire sur Parcoursup.
Les prétendants à L.AS choisiront, eux, une majeure de leur choix (droit, chimie ou économie par exemple) et une mineure “option santé”. A l’issue de l’année, s’ils ont validé tous les crédits ECTS (au moins 10 sur 60), ils pourront candidater via une passerelle à la spécialité “MMOP” de leur choix. Dans ce cas de figure, il sera possible de redoubler ou de poursuivre dans l’année supérieure correspondant à leur majeure et de retenter sa chance plus tard dans le cursus universitaire.
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