Pour défendre Cahuzac, des élus de l'Ordre corse menacent de démissionner

17/12/2018 Par Aveline Marques

"Quand le casier judiciaire n'est pas vierge, on n'a pas le droit d'exercer la médecine." C'est sur la base de ce grand principe que le Dr Alain Choux, généraliste à Paris, est entré en croisade contre son confrère, condamné en mai à deux ans de prison pour fraude fiscale. Avec la ferme intention de l'empêcher d'exercer en tant que généraliste en Corse-du-Sud. L'affaire a été classée sans suite par le Crom, mais vient d'être relancée par le Cnom. Furieux, les élus ordinaux locaux menacent de démissionner.

  Faut-il ou non interdire au Dr Jérôme Cahuzac, ancien spécialiste de l'implant capillaire et ancien ministre récemment condamné pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, d'exercer la médecine générale ? Le médecin s'étant réinscrit auprès du Cdom de Corse du Sud, l'affaire a été jugée le 19 novembre dernier par le Crom de Corse. A l'origine, une plainte déposée par le Dr Alain Choux, généraliste parisien spécialiste des "coups médiatiques", qui juge qu'un "repris de justice" ne devrait plus pouvoir exercer la médecine, et qui met par ailleurs en doute les compétences de son confrère, chirurgien devenu politicien, en médecine générale.

Ecartant le premier argument et convaincu par un Cahuzac répondant "promptement" à toutes les questions posées, l'Ordre régional a tranché en faveur de l'ancien ministre, nous apprend Le Journal du Dimanche. Possédant "toutes les compétences et qualités nécessaires à l'exercice de la médecine générale", Jérôme Cahuzac pourra donc exercer, comme il le souhaite, à l'hôpital de Bonifacio, après avoir officier dans un dispensaire en Guyane cet été. Mais le 28 novembre, la décision a été remise en cause par le Cnom. L'instance nationale a formé un recours "à titre conservatoire" contre la décision du conseil corse, se fondant sur des motifs purement formels, rapporte le JDD : la décision ne mentionne pas le lieu où s'est tenue la séance, ne précise pas la qualité des membres signataires, l'un des experts chargés d'évaluer les compétences du Dr Cahuzac n'était pas généraliste… Le sang des élus corses n'a fait qu'un tour. "Si on veut empêcher un confrère d'exercer, qu'on le dise clairement", tempête l'un d'entre eux. Jugeant ce recours "vexatoire", "purement formaliste" et "ridicule", certains élus ordinaux menaceraient même de démissionner. "Les gens sont très en colère", confirme à Egora le président de l'ordre régional, le Dr Michel Mozziconacci. Les 9 élus régionaux se réunissent ce lundi soir, nous informe-t-il. Une réunion, prévue de longue date, qui doit leur permettre de décider des suites à donner à cette affaire. [Avec Lejdd.fr]

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