Obèses, ils dénoncent des médecins grossophobes sur un mur de la honte

mon poids, je lui dis d'acheter des lunettes !", lance la militante. La lutte contre l'obésité est une "quête très noble", juge-t-elle. Mais en France, au lieu de véritablement "soigner l'obésité, de développer la recherche, de prendre en compte les facteurs", "on tape sur les obèses".
"Pour la première fois, je n’entends aucune remarque sur mon poids"
Pourtant, "on peut parler du surpoids et le soigner de manière non agressive", assure Daria. Sans juger, sans culpabiliser, sans focaliser. Pour preuve, le Gras politique tient une liste de professionnels de santé jugés "safe", qui se sont distingués par leur "comportement éthique et non grossophobe". Certains sont membres du G.R.O.S, le Groupe de réflexion sur l'obésité et le surpoids. "Pour la première fois, je n’entends aucune remarque sur mon poids lorsqu’elle m’ausculte et lorsque que j’en parle moi-même elle est à l’écoute sans jugement", mentionne un avis sur une généraliste du Nord. Ces professionnels de santé figurant sur la liste "positive" contactent parfois le collectif, agréablement surpris d'avoir été ainsi distingués.
Pour ceux qui sont montrés du doigt, en revanche, c'est la douche froide. "Je suis extrêmement choquée, c'est assez honteux", réagit le Dr Catherine Chemla. D'après le témoignage à charge posté par une patiente venue consulter pour une angine, cette généraliste des Hauts-de-Seine lui aurait parlé du bypass plutôt que de la soigner. "Quand je lui ai expliqué que je n’étais pas opérable, elle m’a répondu 'ah bah vous allez mourir alors'", charge la patiente. "Je n'ai jamais dit ça à aucun patient, s'insurge la généraliste. Je n'ai jamais conseillé un type de chirurgie en particulier, je ne suis pas chirurgienne." Elle-même "obèse", elle aussi n'échappe pas au laïus des gynécologues et autres cardiologues sur son poids. "Mais il faut bien faire de la prévention! Si on ne peut plus parler des facteurs de risque…"
"Menteuse", "grosse sans volonté"… Les propos prêtés au Dr Anne Schmidt, gynécologue dans la Loire, ne passent pas non plus. "Je ne traite pas les gens comme ça. Je ne me reconnais pas dans la façon dont les choses sont dites", réagit-elle, à chaud. "Oui je dis qu'il faut faire attention au poids : les ovaires et le poids ça...
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