
Primo-prescription : le syndicat des IPA dénonce les "pressions corporatistes" de l'Ordre des médecins
Les textes d'application sont publiés… mais la bataille de l'accès direct continue pour les IPA. Dans un communiqué, l'Union nationale des infirmières en pratique avancée dénonce le recours du Conseil national de l'Ordre des médecins auprès du Conseil d'Etat.

Le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) a saisi le Conseil d'Etat contre l'arrêté du 25 avril 2025 qui permet aux IPA de primo-prescrire un certain nombre de traitements sans diagnostic médical préalable, dans le cadre de l'accès direct, révélait Egora jeudi 5 juin. L'Ordre considère que ses dispositions sont contraires à la loi Rist, qui permet aux IPA de soins primaires de prendre en charge des pathologies chroniques "stabilisées", ce qui implique un diagnostic médical préalable pour certaines pathologies comme le diabète.
La réaction de l'Unipa ne s'est pas fait attendre. Dans un communiqué diffusé jeudi soir, le syndicat des IPA relève "avec gravité les prises de position publiques du Cnom". Il dénonce les "pressions corporatistes" exercées par l'Ordre sur le ministère et sa volonté de "'réécrire' un texte réglementaire adopté dans le strict respect de la légalité".
En outre, l'Unipa balaye l'argument d'un non-respect de la loi Rist II, qui "n'impose pas" selon lui "un diagnostic médical préalable à la prise en charge par l’IPA". "Dans les conditions prévues au II de l'article L. 4301-2, la conduite diagnostique et les choix thérapeutiques ne sont pas définis par le médecin", rappelle le syndicat, citant à l'appui le décret d'application paru en janvier dernier, dont découle l'arrêté de primo-prescription.
Dans un communiqué envoyé ce vendredi 6 juin, le Conseil national de l'Ordre des infirmiers "prend acte", à son tour, du recours engagé par l'Ordre des médecins et réaffirme "avec force son soutien plein et entier à l’élargissement des compétences des IPA, dans le cadre d’un exercice coordonné, sécurisé et fondé sur une formation avancée de haut niveau". "Cet arrêté constitue une avancée majeure et attendue pour l’accès aux soins, en particulier dans les territoires en tension médicale", met en avant l'instance. "Fruit d’un processus de concertation approfondi, cet arrêté a été élaboré avec la participation active de l’ensemble des parties prenantes, y compris l’Académie nationale de médecine" et "s'inscrit dans la droite ligne des objectifs portés par la loi Rist", souligne l'Ordre infirmier.
"Les compétences des IPA en matière de primo-prescription sont encadrées, précises et ciblées. Elles ne remettent pas en cause le rôle du médecin, mais permettent une prise en charge plus rapide et continue de pathologies identifiées, dans le respect de la sécurité des patients."
Une réunion technique doit se tenir ce vendredi 6 juin au ministère. Le dossier est loin d'être clos.
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