Ophtalmologues : "Les délais d’attente ont été divisés par deux en huit ans"
Le délai médian pour obtenir un rendez-vous de contrôle périodique chez un ophtalmologue s'établit désormais à 18 jours contre 66 jours en 2017, selon les résultats de la septième édition de l’étude CSA/SNOF sur les délais de rendez-vous en ophtalmologie.
"Les résultats 2025 sont sans appel : les délais d’attente ont été divisés par deux en huit ans et 78% des rendez-vous téléphoniques sont désormais obtenus. Cette année, la moitié des nouveaux patients accède à un rendez-vous en moins de 20 jours et un quart en moins d’une semaine. Ces progrès montrent que nous avons franchi un cap démographique et organisationnel", s'est félicité ce jeudi 16 octobre le Dr Vincent Dedes, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF), en dévoilant la dernière édition de l’étude CSA/SNOF sur les délais de rendez-vous en ophtalmologie*.
L’enquête révèle ainsi une amélioration continue des délais d’attente pour les nouveaux patients. Le délai médian pour un contrôle périodique, pris par téléphone ou Internet, s’établit désormais à 18 jours contre 66 jours en 2017.
En huit ans, les délais moyens ont diminué de 43 jours soit -45%, et les délais médians ont diminué de 48 jours soit -73%.
Pour réaliser cette étude, le SNOF a distingué deux types de scénario d'appels mystères. Dans les deux cas, la prise de rendez-vous concernait un nouveau patient, non connu du cabinet. Pour le premier scénario, il s'agit d'une consultation périodique (contrôle) et pour le second d'une apparition de nouveaux symptômes nécessitant un examen approfondi (hors urgence).
Baisse d'écart entre les secteurs 1 et 2
Dans le cas d’un contrôle périodique (scénario 1), le délai médian par téléphone est passé de 43 jours en 2019 à 20 jours en 2025 (-54%), soit une diminution de plus de trois semaines en six ans. En ligne, le délai médian est tombé à 16 jours, soit quatre jours de moins que par téléphone. Pour une apparition de symptômes (scénario 2), l’amélioration est encore plus significative : le délai médian est passé de 10 jours en 2019 à 4 jours en 2025, soit une baisse de 60%. Ces résultats s’accompagnent d’une hausse de la proportion de rendez-vous obtenus, de 14% depuis 2019. Les rendez-vous fixés via Internet restent en moyenne quatre jours plus rapides que par téléphone. Le site Doctolib concentre 90% des usages.
L'étude pointe aussi une baisse de l'écart entre le secteur 1 et le secteur 2 pour l'obtention des rendez-vous.
En secteur 1, le travail aidé avec des délégations s’est fortement développé, indique l'enquête. 75% en 2024 contre 49% en 2019, ce qui se répercute positivement par la réduction des délais de 60 à 22 jours en six ans.
L'enquête relève également une "amélioration spatiale". Entre 2022 et 2024, les temps de trajet vers un ophtalmologue ont nettement diminué, notamment dans les zones montagneuses. Une amélioration qui s'explique par l'exercice en sites multiples. En 2025, près de 15% des professionnels consultent sur au moins deux lieux, soit 626 cabinets supplémentaires répartis sur le territoire. "Les ophtalmos se sont déplacés au plus près des patients", a souligné le Dr Dedes.
Ainsi, depuis 2019, les délais se sont nettement améliorés dans presque toutes les régions (excepté en Bourgogne et en Corse). Pour les rendez-vous concernant l’apparition de symptômes (scénario 2), la plupart des grandes villes se situent désormais à huit jours ou moins (hormis 22 jours pour Nantes). Dans huit villes sur dix, un patient peut obtenir un rendez-vous le jour même ou le lendemain.
La diminution des délais s’observe particulièrement dans les communes rurales et urbaines de moins de 200 000 habitants. Dans le scénario 1 (contrôle périodique), les délais ont été réduits de manière significative, avec une baisse comprise entre -57% et -65% depuis 2019 selon les territoires. Le scénario 2 (apparition de symptômes) confirme cette dynamique positive : les diminutions atteignent jusqu’à -73% en agglomération parisienne et -71% dans les petites communes.
"Les résultats de cette année révèlent le potentiel de l’organisation mise en place par la filière visuelle : travail aidé, cabinets de groupe, délégations de tâches aux orthoptistes et aux assistants médicaux, optimisation des protocoles. Une nouvelle organisation des soins visuels est en marche, plus fluide, plus accessible et mieux adaptée aux besoins des patients, quel que soit leur lieu d’habitation", a salué ce jeudi le Dr Dedes.
*Échantillon de 2 466 ophtalmologues exerçant hors hôpital, soit plus de la moitié de l’effectif total en France (52%), contactés par téléphone par l'institut de sondage CSA du 30 mai au 14 juin (appels mystères).
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