
Déserts médicaux : une proposition de loi veut déléguer certaines tâches des ophtalmos aux opticiens
Une proposition de loi portée par le député Romain Daubié (Les Démocrates) vise à faciliter "l'accès aux soins ophtalmiques". Le texte déposé le 13 mai dernier vise à autoriser les opticiens-lunetiers exerçant sous délégation médicale à utiliser des dispositifs d’exploration fonctionnelle sans contact.

"L’accès aux soins ophtalmologiques en France est marqué par des délais d’attente importants [qui] empêchent la détection précoce des pathologies oculaires telles que le glaucome, la rétinopathie diabétique ou encore la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA). Cette situation est particulièrement critique dans les déserts médicaux où les solutions mises en place jusqu’à présent n’ont pas permis de réduire significativement les difficultés d’accès aux soins ophtalmologiques", pointe la PPL dans son exposé des motifs.
Pour optimiser la prise en charge des patients, le texte propose de s'inspirer des modèles de coordination et de délégation mis en place au bénéfice des orthoptistes. La proposition de loi vise ainsi à autoriser les opticiens-lunetiers exerçant sous délégation médicale à utiliser des dispositifs d’exploration fonctionnelle sans contact.
"Le réseau des opticiens‑lunetiers présente le meilleur maillage territorial en matière de soins visuels. Avec plus de 13 000 points de vente et une présence homogène sur l’ensemble du territoire, y compris dans des zones sous‑dotées en ophtalmologistes, ils constituent un relais stratégique pour l’amélioration du parcours de soins des patients" constate la PPL alors que 19,3% des Français vivent dans un désert médical ophtalmologique*.
La mise en place d’une délégation pour les opticiens-lunetiers leur permettrait notamment de faire un examen ophtalmologique sans contact physique avec l’œil tout en mesurant certains paramètres de la vision tels que l’acuité visuelle, la réfraction, la pression intraoculaire ou encore la topographie cornéenne propose la PPL, ce qui réduirait les délais d'attente.
"L’utilisation de technologies modernes (tonomètre à air, OCT, rétinophotographe, topographe et champ visuel) est un réel atout dont il faut se servir", note le texte qui rappelle qu'elles permettent notamment un dépistage précoce et fiable des pathologies graves telles que le glaucome, la rétinopathie diabétique et la DMLA.
La proposition de loi souligne que "la mise en œuvre de ces dispositifs s’inscrit dans une pratique déjà répandue dans plus de 30% des cabinets d’ophtalmologie, où des opticiens‑lunetiers y sont salariés". Elle précise que cette délégation médicale serait encadrée par des protocoles stricts et validés par un médecin ophtalmologiste.
*Défini par un accès à un spécialiste à plus de 45 minutes de route.
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