Alerte

L'Ordre infirmier demande la suspension d'un décret sur les actes dérogatoires que peuvent réaliser les IDE au bloc opératoire

L'Ordre national des infirmiers (ONI) demande la révision du décret précisant les conditions de réalisation, au bloc opératoire, de certains actes par les infirmières diplômées d'Etat (IDE) non spécialisées. L'instance estime qu'elles ne sont pas suffisantes pour garantir la sécurité. 

03/12/2024 Par Aveline Marques
Infirmières
Alerte

Paru au Journal officiel du 25 octobre, ce décret permet à des IDE de réaliser des actes normalement réservés aux infirmières de bloc opératoire diplômées (Ibode) : installation chirurgicale du patient, mise en place et fixation des drains sus-aponévrotiques, fermeture sous-cutanée et cutanée, aide à l'exposition, à l'hémostase et à l'aspiration…

Pour être autorisée temporairement (un an renouvelable) à réaliser ces actes, une IDE devra justifier d'au moins un an d'exercice au bloc opératoire au cours des trois dernières années. L'autorisation définitive est quant à elle conditionnée à la réalisation d'une "formation complémentaire", dont le contenu doit encore être défini par arrêté. 

Une mesure "insuffisante"

"Cette mesure est insuffisante et ne garantit pas l’acquisition des compétences techniques indispensables pour réaliser ces actes en toute sécurité", estime l'Ordre infirmier dans un communiqué, diffusé le 2 décembre. L'instance y exprime "sa profonde inquiétude" au sujet de ces mesures transitoires, dont le maintien "compromet la reconnaissance pleine et entière de la spécialisation Ibode, freinant l’attractivité de cette profession pourtant essentielle".

L'Ordre demande donc à la ministre de la Santé de "suspendre l'entrée en vigueur" de ce décret "dans sa forme actuelle" afin de corriger la copie. L'instance réclame "une limitation stricte dans le temps de son application", une restriction "aux trois actes autorisés" par décret en 2019 (à savoir l'aide à l'exposition, à l'hémostase et à l'aspiration), un programme de formation adapté au niveau de compétences attendues des Ibode, un plan de formation et de financement "destiné à augmenter le nombre d'Ibode" et "l'obligation pour les employeurs de financer et de garantir la formation Ibode des IDE sous ce dispositif".

De son côté, l'Union nationale des associations d'infirmières de bloc opératoire (Unaibode) rappelle dans un communiqué daté du 25 octobre dernier que c'est le Conseil d'Etat qui "a ordonné au Premier ministre", dans une décision du 30 décembre 2021, "d’adopter des dispositions permettant aux infirmiers exerçant déjà en bloc opératoire d’accomplir tous les actes exclusifs Ibode dans le cadre de nouvelles mesures transitoires". Mise au pied du mur, l'Unaibode milite désormais pour une "obligation de formation", afin que la formation Ibode devienne, à terme, "la norme". 

Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?

Claire FAUCHERY

Claire FAUCHERY

Oui

Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus

1 débatteur en ligne1 en ligne
Photo de profil de Didier GARCIA
164 points
Incontournable
il y a 1 an
Cette formation aux actes exclusifs,c'est du "foutage de gueule ". Je le sa,je viens de la faire. Mais pour pouvoir former efficacement des infirmières, il faudrait que suffisamment d'entre elles soient intéressées par la formation d'IBODE, et on en est loin. 2 ans de plus à parfois trop couper les cheveux en 4, ça ne motive pas et ça coûte cher. Mieux vaudrait une formation un peu plus courte. De toutes façons, pour l'instant il faut choisir : si on interdit aux non IBODE de faire des aides, les blocs opératoires sont paralysés !
Photo de profil de Hassan CHATTI
1 k points
Débatteur Passionné
Médecine physique et de réadaptation
il y a 1 an
J'ai des souvenirs d'avoir ete externe et aide operatoire sans forcement etre secondé et sans avoir d'experience dans le domaine. Il n'y a pas eu d'evenements indesirables a ce que je sache et, de toute facon, il n'aurait pas ete possible, sans les externes, de boucler les programmes operatoires car on s'est rendu compte qu'on etait prevu sur les plannings des IBODE. On prefere, dans ce pays, sous la pression des bureaucrates et soit disant au nom du principe de precaution empecher des centaines de prise en charge d'etre realise pour un risque, a mon sens, bien inferieur. Comme si les blocs operatoires n'etaient pas deja suffisamment en difficulte.
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS renommées "communauté France santé" : Stéphanie Rist explique l'enjeu
07/11/2025
12
Podcast Histoire
"Elle était disposée à marcher sur le corps de ceux qui auraient voulu lui barrer la route" : le combat de la...
20/10/2025
0
Portrait Portrait
"La médecine, ça a été mon étoile du berger" : violentée par son père, la Pre Céline Gréco se bat pour les...
03/10/2025
6
Reportage Hôpital
"A l'hôpital, on n'a plus de lieux fédérateurs" : à Paris, une soirée pour renouer avec l'esprit de la salle...
14/10/2025
8
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2