De plus en plus de médecins généralistes s'installent en libéral

27/11/2023 Par Aveline Marques
Démographie médicale

En 2022, la Cnam a recensé plus de 2300 médecins généralistes primo-installés en ville. C'est près de deux fois plus qu'il y a dix ans.   Du 1er janvier au 31 décembre 2022, 2357 médecins généralistes se sont installés en libéral, d'après les statistiques présentées par la Cnam dans le cadre des négociations conventionnelles. Le nombre de primo-installations est en augmentation constante depuis 2011, où il s'élevait alors à 1224. Le délai moyen d'installation post-obtention de la thèse s'est également réduit : de 5.9 ans en 2011 à 3.8 ans aujourd'hui.

 

Si l'augmentation du numerus clausus (depuis supprimé) semble donc porter ses fruits, ces nouveaux arrivants ne suffisent toutefois pas à pallier les départs, également en hausse : la Cnam comptabilisait ainsi 2327 cessations d'activité (hors déménagements et installations en société) en 2022, contre 1611 il y a 12 ans. Si l'on considère les cessations avec un recul d'un an tenant compte des délais administratifs, ce sont en réalité 2600 généralistes qui ont déplaqué en 2021, souligne la Cnam. La majorité (70%) cessent leur activité pour cause de départ en retraite.

 

"Le système est en train de bouger", avait lancé Thomas Fatôme début octobre à l'Université d'été de la CSMF, soulignant le côté "positif" de ces installations en hausse. "A nous de faire en sorte que ces jeunes médecins s'installent vite et là où il y a le plus de besoins. On va les aider, c'est le sens aussi de la 4e année de médecine générale."

10 commentaires
Photo de profil de Bernard Leve
4,1 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 1 an
"De plus en plus" c'est quand même aller un peu vite en besogne. Cette augmentation depuis 13 ans correspond à quel pourcentage moyen annuel calculé en "intérêts composés" ? Pas lourd pour résoudre la pénurie actuelle, d'autant que les commentaires précédents mettent les points sur les i en ce qui concerne les conditions d'installation des jeunes confrères qui ne veulent pas, on les comprend en cette ère des 35 heures (et 28 voire 24, souhaitables selon les mélenchonistes) bosser comme leurs ainés.
Photo de profil de François  Durepaire
3 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 1 an
Les politiques sont forts pour retenir le chiffre qui les intéresse.On se hausse du col en regardant le nombre de jeunes installés….. On rappellera pour la forme qu’il faut actuellement 2,7 nouveaux médecins pour remplacer un départ. Et on observe avec ravissement que la spé la plus choisie est chir plastique ( au CHU) puis esthétique une fois installé en libéral. On jettera un coup d’oeil aussi sur le nombre de jeunes généralistes inscrits dans les formations de médecine esthétique,et l’enthousiasme Fatômien va se calmer tout de suite. Comme cerise sur le gâteau si besoin,on observera que dans les formations de médecine esthétique,mis à part de nombreux jeunes généralistes,il y a aussi des gastroenterologues,des ORL,des ophtalmos,des anesthésistes etc etc… Bref la médecine esthétique c’est l’arche de Noé et la médecine générale le corbillard.
Photo de profil de Fabien Bray
5,8 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 1 an
En fait c'est plutôt inquiétant si on compte bien. 2600 qui arrêtent dont 70% pour prendre leur retraite, ça fait 780 qui ont arrêté pour un autre motif, et en face 2300 qui débutent. En l'état actuel des choses ça veut dire 1/3 des nouveaux installés qui quitte le libéral avant la retraite. Et ces chiffres rassurent la cnam qui aime à les manipuler pendant les négociations.
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
10
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2