Traiter le parodonte pour mieux soigner les diabétiques de type 2

25/03/2020 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Plus de 30 millions d’Américains, soit 9.4 % de la population, ont un diabète de type 2. Ce diabète de type 2 est associé à des complications micro et macrovasculaires bien connues. La parodontite, qui est une pathologie inflammatoire chronique fréquente, est très prévalente aux Etats-Unis (47.2 % des Américains de plus de 20 ans) et a des impacts négatifs multiples sur la qualité de vie et des conséquences moins connues sur les complications du diabète.

  Plusieurs études randomisées ont montré que le traitement de la parodontite a amélioré le contrôle glycémique chez les patients diabétiques de type 2 et a réduit le risque de développer des pathologies microvasculaires et macrovasculaires. Certaines Assurances-Santé aux Etats Unis ont d’ailleurs commencé à couvrir les frais de traitement non chirurgical de la parodontite chez les patients ayant des maladies chroniques comme le diabète.  Une équipe américaine a donc cherché à définir le rapport coût/efficacité d’une couverture du traitement parodontologique des patients diabétiques de type 2. Ils ont pour cela estimé les coûts au cours de la vie et les gains en termes de santé avec un modèle de micro-simulation stochastique des problèmes bucco-dentaires, du diabète de type 2 et des complications microvasculaires et macrovasculaires dans la population américaine diabétique de type 2.  Selon eux, si l’on étendait la couverture du traitement des parodontites chez tous les patients diabétiques de type 2 qui en présentent une, il serait possible de réduire de 34.2 % (IC 95 % : -39.9 à -26.5) les pertes dentaires. Quant aux maladies microvasculaires, la réduction de la néphropathie atteindrait 20.5 % (-31.2 à -9.1), celle de la neuropathie atteindrait 17.7 % (-32.7 à -4.7) et celle de la rétinopathie 18.4 % (-34.5 à -3.5). Fournir des soins parodontologiques à la population cible permettrait d’économiser 5 904 $ par patient avec un gain estimé de 0.6 année de vie ajustée en qualité (QALY ; Quality Adjusted Life Year).  Ces auteurs concluent donc que si l’on en croit les essais randomisés qui ont montré l’efficacité du traitement parodontologique sur le contrôle glycémique et les complications micro et macrovasculaires, la fourniture de soins non chirurgicaux parodontololiques à des patients diabétiques de type 2 ayant une parodontite devrait réduire de manière significative la perte dentaire et les complications microvasculaires liées au diabète en améliorant le contrôle glycémique. Il faut donc encourager les patients diabétiques de type 2 avec un mauvais état bucco-dentaire à bénéficier de ce traitement parodontologique pour améliorer les complications du diabète et obtenir un gain économique et de qualité de vie. 

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