Covid : les vaccins à ARN messager n’augmentent pas le risque d’infarctus, d’AVC ou d’embolie pulmonaire 

19/01/2022 Par A.M.
Cardio-vasculaire HTA
Une étude menée par le groupement EPI-Phare a évalué le risque de survenue d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral ou d’embolie pulmonaire dans les semaines suivant l’injection des vaccins Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen, chez les personnes de moins de 75 ans. Les résultats révèlent une « légère augmentation » de l’incidence relative uniquement pour les vaccins à adénovirus. 
 

Suite à l’identification d’un risque potentiel d’hypertension artérielle et à la déclaration d’événements cardiovasculaires aux centres régionaux de pharmacovigilance après l’injection des vaccins contre le Covid-19, le groupement d’intérêt scientifique EPI-Phare* a réalisé une large étude de pharmaco-épidémiologie, basée sur les données du système national des données de santé (SNDS). 

Cette étude, qui a porté sur quatre types d’événements cardiovasculaires graves (infarctus du myocarde, AVC ischémique ou hémorragique, embolie pulmonaire) et quatre vaccins anti Covid-19, « est à notre connaissance l'étude la plus complète sur les effets indésirables cardiovasculaires sévères des vaccins anti-COVID-19 à ce jour », soulignent les auteurs. 

L’étude a été conduite à l’échelle nationale auprès d’une population de plus de 46 millions de sujets âgés de 18 à 74 ans, du 27 décembre 2020 (date de mise à disposition des vaccins) au 20 juillet 2021, date à laquelle 67% de cette population avait reçu au moins une dose. Tous les individus ayant eu un événement cardiovasculaire sévère avec hospitalisation au cours de cette période ont été inclus : un total de 18 232 cas d’embolie pulmonaire, 38 054 infarctus du myocarde, 27 626 AVC ischémiques et 10 040 AVC hémorragiques ont été dénombrés. 

EPI-Phare a mesuré l’incidence relative (IR) de ces événements dans les trois semaines qui ont suivi l’injection (première dose mais aussi deuxième dose) en utilisant une méthode de série de cas autocontrôlés. Les résultats montrent que l’incidence des différents événements ne différait pas significativement entre les trois semaines suivant la première ou la deuxième dose des vaccins à ARNm et les périodes de référence.  

En revanche, les résultats suggèrent « une légère augmentation » des risques d’infarctus aigu du myocarde avec les vaccins à base d’adénovirus ainsi que d’embolie pulmonaire avec le vaccin AstraZeneca. « D’après nos estimations, l’augmentation atteindrait de l’ordre de 30% pour les risques d'embolie pulmonaire et d'infarctus aigu du myocarde au cours de la deuxième semaine suivant la première dose de ChAdOx1 8 nCoV-19 [vaccin d’AstraZeneca, NDLR]. Pour le risque d'infarctus du myocarde suite au vaccin Ad26.COV2.S [vaccin de Janssen, NDLR], l'estimation est plus incertaine en raison d'un nombre total de cas faible », soulignent les auteurs. 

A noter qu’une précédente étude menée chez les personnes âgées de 75 ans et plus n’avait pas mis en évidence d’augmentation du risque d'événement cardiovasculaire grave après chacune des deux doses du vaccin à ARN de Pfizer. 

 

*ANSM et Cnam 

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