Rappels d’immunothérapie au venin d’hyménoptères : encore des freins en médecine générale

16/05/2019 Par Corinne Tutin
Allergologie
[CONGRES FRANCOPHONE D'ALLERGOLOGIE] Une étude montre que la majorité des omnipraticiens ne se sent pas à l’aise avec cette pratique au cabinet

Avant la pénurie de venins d’hyménoptères en pharmacie de ville, qui persiste actuellement en France et pourrait durer jusqu’à la fin de l’année 2019, il était courant que des médecins généralistes réalisent les rappels d’immunothérapie spécifique chez les patients allergiques à ces substances. « Après un bilan allergologique pour identifier l’allergène de guêpe ou d’abeille responsable, les malades avaient ainsi 2 séances de désensibilisation dans le service d’allergologie au CHRU de Tours, puis le traitement était continué en ville chez le médecin généraliste à raison de rappels toutes les 4 à 6 semaines », indique le Dr Pierre-Antoine Darene. Une étude conduite auprès de 190 médecins généralistes de la région Centre-Val de Loire, dont 127 ayant réalisé ces rappels d’immunothérapie aux venins d’hyménoptères, a confirmé que le principal frein à la réalisation de ces injections en cabinet libéral est le risque d’observer une réaction allergique sévère (environ 60 % des médecins sans différence significative entre les praticiens ayant pratiqué ou non les rappels d’immunothérapie). Dans les faits, 51 médecins généralistes ayant réalisé des rappels ont observé des réactions secondaires. Par ailleurs, 13 % des médecins ont déclaré avoir des difficultés pour reconstituer le produit à injecter. Les allergologues du CHRU de Tours travaillent actuellement à la rédaction d’un protocole, sous forme de fiche, pour aider les médecins généralistes à la réalisation des injections de rappel.  Privilégier le stylo auto-injectable d’adrénaline « Il faudrait aussi peut-être encourager davantage de praticiens à disposer de stylos auto-injectables d’adrénaline au cabinet », estime le Dr Darene. Ce qui, dans cette étude, n’était le cas que de 114 médecins, mais la plupart disposaient d’adrénaline sous une autre forme. « Si ces stylos ont l’inconvénient d’être onéreux, environ 60 euros (Or, il en faut plusieurs, pour l’enfant, l’adulte), c’est aussi le mode d’injection de l’adrénaline qui a démontré la meilleure efficacité en cas d'anaphylaxie sévère» explique le Dr Darene. 

Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?

Claire FAUCHERY

Claire FAUCHERY

Oui

Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus

1 débatteur en ligne1 en ligne
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS renommées "communauté France santé" : Stéphanie Rist explique l'enjeu
07/11/2025
12
Podcast Histoire
"Elle était disposée à marcher sur le corps de ceux qui auraient voulu lui barrer la route" : le combat de la...
20/10/2025
0
Portrait Portrait
"La médecine, ça a été mon étoile du berger" : violentée par son père, la Pre Céline Gréco se bat pour les...
03/10/2025
6
Reportage Hôpital
"A l'hôpital, on n'a plus de lieux fédérateurs" : à Paris, une soirée pour renouer avec l'esprit de la salle...
14/10/2025
8
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2