Dépistage du cancer du col utérin : un nouveau test prometteur réalisable à domicile

05/11/2019 Par Marielle Ammouche
Cancérologie
Des chercheurs britanniques ont présenté à la conférence du National cancer research institute (NCRI) 2019, qui se tient actuellement à Glasgow (Ecosse), les résultats d’un nouveau test permettant d’identifier les lésions à haut risque de cancer du col utérin. Réalisé sur des prélèvements vaginaux et urinaires, recueillis par la femme elle-même à domicile, cette méthode pourrait être particulièrement utile pour celles qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas réaliser de frottis.

  L’étude du Dr Belinda Nedjai et de ses collègues de la Queen Mary University de Londres, non encore publiée dans une revue scientifique mais communiquée à la presse, a porté sur 620 femmes qui ont envoyé au laboratoire des écouvillons de prélèvements vaginaux et un prélèvement d'urine pour 503 d'entre elles. Le test S5 mis au point par ces spécialistes est basé sur la mesure de la méthylation de l'ADN. Il recherche cette modification sur les quatre types de papillomavirus (VPH) sexuellement transmissibles, les plus fortement associés à ce cancer. Il aboutit à un score qui indique le niveau de risque. Plus le score est élevé, plus le risque de cancer est élevé. "Le test a permis de distinguer les femmes qui n'avaient pas de lésions précancéreuses et celles qui avaient des lésions au stade CIN3 [probabilité élevée de cancérisation, NDLR] ou plus", selon le Dr Nedjai. Les chercheurs travaillent pour essayer d'améliorer encore la précision de leur test qu'ils jugent "prometteur". Pour Belinda Nedjai, "ces résultats représentent un progrès dans le dépistage du cancer du col de l'utérus, en particulier pour les femmes qui ne fréquentent pas la clinique, comme les femmes âgées, ou qui trouvent le frottis trop douloureux ou ne bénéficient pas d'un programme de dépistage dans leur pays".

En 2018, 570.000 nouveaux cas de cancer du col de l'utérus ont été diagnostiqués dans le monde et environ 310.000 femmes en meurent chaque année. En France, la Haute Autorité de santé (HAS) a recommandé en juillet dernier d’introduire le test HPV dans le dépistage primaire du cancer du col utérin. Cependant, l’arrêté du 4 mai 2018 relatif à l’organisation du dépistage organisé du col de l’utérus n’est toujours pas modifié. Il reste basé sur le frottis. Le "Collectif HPV maintenant" appelle, dans un récent communiqué, à "ne pas perdre une minute" et à "modifier d’urgence" ce texte, afin de le rendre conforme aux recommandations de la HAS. "Pour ce faire, il faudra assurer le déploiement du test HPV sur le territoire national, mettre en place des actions de communication auprès de la population cible et des professionnels de santé et que les négociations sur le prix du test HPV soient engagées sans attendre par les acteurs concernés (INCa, Cnam…)", souligne le collectif.

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Claire FAUCHERY

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