Diabète de type 2 : nouvelle avancée thérapeutique avec Jardiance

17/03/2021 Par Dr Alain Trébucq
Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme
Comme chacun sait, le diabète de type 2 est un défi majeur de santé publique. Car c’est une maladie qui concerne une fraction importante de la population occidentale, qui progresse, notamment sous la pression de la malbouffe et de la sédentarité, qui se développe sournoisement, silencieusement, et ce sont souvent les complications cardiovasculaires qui la révèlent.

  Face à ce défi, outre la modification de nos habitudes de vie, il est important de pouvoir disposer de l’arsenal thérapeutique le plus large possible, avec des molécules aux modes d’action différents et potentiellement complémentaires. Aussi est-ce une bonne nouvelle de pouvoir compter sur l’arrivée de l’empagliflozine commercialisée sous le nom de Jardiance par l’alliance Boehringer Ingelheim – Lilly. Les Prs Lyse Bordier (HIA Bégin, Saint Mandé) et Gilles Montalescot (CHU Pitié-Salpêtrière, Paris) rappellent que le diabète de type 2 est à l’origine, chaque année en France, de 12 000 hospitalisations pour infarctus du myocarde, 17 000 pour accident vasculaire cérébral, 20 000 pour une plaie du pied, 8 000 pour artériopathie oblitérante des membres inférieurs. Aussi l’empagliflozine est-elle particulièrement intéressante puisque l’étude pivot ayant servi à son autorisation de mise sur le marché (Empa-Reg Outcome) montre qu’elle permet de réduire de 38% le risque de mortalité cardiovasculaire, de 32% le risque de mortalité toutes causes, de 35% le risque d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque, de 39% le risque d’événements rénaux. Le mode d’action de l’empagliflozine est original puisqu’il porte non pas sur le pancréas comme la plupart des antidiabétiques mais sur le rein, en abaissant le seuil à partir duquel on observe une glycosurie. Par phénomène de diurèse osmotique, la fuite de glucose s’accompagne d’une fuite de sodium, ce qui concourt à abaisser la pression systolique du diabétique de type 2. La réduction de l’HbA1c sous empagliflozine est de 0,77% en moyenne et s’accompagne d’une perte moyenne de poids de 2.5 kg. La recommandation la plus récente incluant cette classe thérapeutique est celle de l’American Diabetes Association (ADA) publiée début 2021. Dans cette recommandation, la metformine reste le traitement de référence du DT2. Mais quand cette molécule n’est pas suffisante ou mal supportée, l’insuline et les autres antidiabétiques doivent être envisagés. Et c’est notamment pour les patients ayant un DT2 avec des complications cardiovasculaires ou à haut risque cardiovasculaire, et/ou avec une maladie rénale, qu’un médicament comme l’empagliflozine à toute sa place. La posologie est de 10 à 25 mg/jour.

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Claire FAUCHERY

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