L'hôpital psychiatrique d'Amiens en grève depuis 4 mois

17/10/2018 Par S. B.
Depuis le 15 juin dernier, les salariés de l'hôpital psychiatrique Philippe-Pinel d'Amiens sont en grève. Des soignants de l'établissement se relaient pour camper devant les locaux. Ils exigent des moyens supplémentaires, dénonçant une situation qui met en cause la qualité des soins.

La grève a été lancée il y a quatre mois. "Le départ annoncé de quatre praticiens hospitaliers a déclenché la colère", rapporte au Figaro Anne Ostrowski. Infirmière, elle travaille au sein de l'établissement depuis 18 ans et fait partie de la trentaine des membres les plus actifs du collectif Pinel en lutte, dont les actions ont réuni jusqu'à une centaine de personnes. "Les difficultés durent depuis des années, il y a eu des mouvements de grève initiés par les syndicats", rappelle-t-elle. Cette fois, l'initiative est venue spontanément de trois soignants. Rejoints par d'autres, soutenus par les syndicats, ils ont impulsé une mobilisation plus large. Depuis le départ des quatre psychiatres en juin, deux autres ont été annoncés en septembre. "Notre soin est basé sur la parole, sur la communication. Ce n'est pas possible quand on est dans un effectif à flux tendus", dénonce Anne Ostrowski avant d'ajouter : "nous avons en charge 24 à 26 patients au total, dans un service prévu pour 20". Les grévistes réclament 60 postes supplémentaires, à la fois soignants et non-soignants ; la réouverture de deux services, soit 40 lits, pour permettre de gérer les temps d'hospitalisation avec moins d'urgence ; la titularisation des personnels en contrat précaire. "Sur les quatre dernières années, quatre services ont été fermés, soit 80 lits", insiste l'infirmière. Après trois mois de mobilisation, une rencontre avec l'ARS a eu lieu. Cette dernière a alloué un million d'euros à l'établissement en juillet, soulignant un "soutien financier constant" s'élevant au total à 8 millions d'euros depuis 2011. Insuffisant, pour le personnel, qui assure que la majeure partie de la somme versée en juillet a servi à rembourser la dette de l'hôpital. Pour l'heure, alors que débute le cinquième mois de mobilisation, les discussions se poursuivent avec la direction. Celle-ci a proposé la création de 7 postes lors d'une réunion le 12 octobre, selon le collectif. Ce dernier n'entend toutefois pas revoir à la baisse ses exigences pour le moment. [Avec lefigaro.fr]

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