Un médecin définitivement interdit d’exercer pour une péritonite non diagnostiquée

01/12/2023 Par Mathilde Gendron
Faits divers / Justice
La cour d’appel de Nîmes (Gard) a alourdi les sanctions à l’encontre d’un médecin urgentiste. Le praticien a été reconnu une nouvelle fois coupable d’homicide involontaire sur un garçon de 11 ans qu’il a pris en charge, décédé en mai 2017 à l’hôpital de Privas (Ardèche). Le médecin écope notamment d’une interdiction définitive d’exercer la médecine.
 

Le 5 octobre dernier, la cour d’appel de Nîmes (Gard) a reconnu coupable pour la deuxième fois un médecin urgentiste d’homicide involontaire sur un enfant de 11 ans. Sa peine a été alourdie, le praticien est maintenant condamné à 12 mois de prison avec sursis, 12 000 euros d’amende et est interdit de manière définitive d’exercer la médecine. Lors de son jugement en première instance, en juillet 2022, le médecin avait également été condamné à une amende de 12 000 euros mais il écopait seulement de trois ans d’interdiction d’exercer la médecine. La peine de prison n’avait, quant à elle, pas été retenue. En mai 2017, un garçon de 11 ans s'était présenté aux urgences de l’hôpital de Privas (Ardèche). Il avait finalement été renvoyé chez lui par le médecin urgentiste. L’enfant est décédé quelques heures plus tard d’une péritonite qui n’avait pas été diagnostiquée.   [Avec Le Dauphiné Libéré]

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7 débatteurs en ligne7 en ligne
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Médecine générale
il y a 2 ans
Dur! Je me souviens d'avoir reçu une jeune patiente pour un mal de ventre d'allure banale. Rien de franc je demande au père de bien la surveiller. Il me la ramène au bout de 3 jours. Diagnostic cette fois évident: ventre chirurgical. Je l'adresse en urgence à la clinique puis je téléphone pour appuyer ma demande. Je tombe sur l'anesthésiste qui me dit. Avec le chirurgien, on pense qu'elle n'a rien, mais avant de la renvoyer chez elle on va la montrer au pédiatre. Finalement, péritonite confirmée à l'intervention faite dans la foulée.
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Médecine générale
il y a 2 ans
Ils veulent tuer la médecine, ils vont y arriver! Je me souviens d'un cas (sur plusieurs de même type) Appel du médecin de garde : "payez la visite de nuit, et votre femme aura une piqûre de tranxene 50 pour la calmer De retour chez moi après une FMC, le mari me rappelle.... occlusion sur bride appendiculaire; j'adresse à l'hôpital.... là-bas... Comme elle avait un stérilet et qu'elle criait comme une parturiente, elle fut mise en gynéco Trois jours après, le samedi soir, il fut décidé de lui faire une coelio le dimanche matin si ça n'allait pas mieux..... patatra, coelio en urgence la nuit, puis appel en urgence d'un chir visceral pour enlever la moitié d'un intestin nécrosé. Quand je suis allé la voir, ma lettre d'adressage avait disparue du dossier..... jamais eu de suite judiciaire. Et Mr Macron & Rousseau & Fatôme continuent à taper préférentiellement sur les généralistes pour sauver leur peau, au lieu de les rémunérer correctement, et leur donner du temps pour qu'ils puissent faire leur travail correctement. Donnez du temps, ce n'est pas brader les fonctions du généraliste, premier interlocuteur en diagnostic médical.
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Autre spécialité médicale
il y a 2 ans
Quand j'ai commencé à exercer, dans le Vercors, quelques années avant les JO de 68...medecin de montagne (Plateau de Villard /Lans en Vercors /Corrençon/Autrans-Méaudre, et avec l'ancienne route !) , on avait la suspicion et l'indication chirurgicale d'appendicectomie facile sur la seule clinique. D'autant qu'il n'y avait aucune possibilité locale d'explorations complémentaires. On recevait un appel du Directeur du hôme d'enfant, pour douleur hypochondre droit (ou dans la région...) , avec un peu de fièvre, nauséeux, TR systématique (à l'époque) et c'était Grenoble direct. C'était ce que les directeurs des Maisons d'enfants attendaient de moi. A la Tronche (Hôpital public) on tombait quelquefois sur un gros malin d'interne "de plats pays, lointains" qui infirmait le diagnostic ou retardait l'indication opératoire. Retour à l'expéditeur. Ca ne nous fichait pas la honte; le Directeur et moi, connaissions les réalités du terrain ! En hiver c'étaient 2 ou 3 heures pour descendre, il fallait quelque fois recourir au chasse neige, passer par Saint Dizier. Dans les clinique privées, non ! Ils opéraient, sans discuter... L'indication était toujours bonne ! et ils tenaient un petit bout de barbaque "témoin" à la disposition des parents, souvent parigots, pour le cas oû ils viendraient voir leur chère tête blonde, enfant fragile au bon air, si loin dans les neiges. Je découvrais que les parents connaissaient tous, très bien, "un grand patron", parisien ou lyonnais... qui leur avait confirmé que "j'avais bien fait". On était très souvent remerciés. Au début ça m'avait agréablement surpris. Avec les lointains parents médecins, je découvrais la confraternité aimable, un must. Je suis bien conscient que certaines indications opératoires étaient limites, limites. Mais tous les médecins de montagne avions cette attitude. Longtemps après , j'ai fait de l'expertise et du recours en "responsabilité médicale". C'étaient toujours des cas exceptionnels, des cas douloureux pour les parties, souvent au niveau de la prise de décision... quelquefois de la non-prise décision. Rétroactivement, bientôt octogénaire, je sais que nous étions plutôt interventionnistes. Je réverais qu'un médecin conseil, blanc bec, de 2023 "m'allume" pour ce qu'étaient nos pratiques dans le Vercors en 1970 ! .
 
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