Prime JO : les urgentistes du Samu de Paris s'engagent dans une "grève du zèle"

10/01/2024 Par Louise Claereboudt
Les médecins du Samu de Paris refusent de rendre leur planning de vacances pour l'été pour dénoncer le micmac de l'attribution de la prime JO.

  Le bras de fer ne fait que commencer. Il y a quelques jours, le Samu 75 a lancé une "grève du zèle" en vue des Jeux olympiques 2024, qui se tiendront à Paris du 28 juillet au 13 août, indiquent nos confrères du Parisien. Les urgentistes dénoncent le micmac autour de l'attribution de la prime promise par l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) aux personnels de la soixantaine de services qui seront particulièrement durant la période des JO. L'initiative a été lancée par le Dr Patrick Pelloux, président de l'Amuf. "On ne rendra pas nos plannings d'été tant qu'il n'y aura pas d'accord sur cette prime et qu'on n'aura pas l'assurance qu'elle sera répartie de façon égalitaire", a-t-il déclaré. De nombreux soignants de l'AP-HP se sont portés volontaires pour travailler durant les Jeux, pensant toucher cette récompense, censée "valoriser l'effort consenti" par ceux qui, dans les services en première ligne, ne pourront pas poser 3 semaines de congés consécutives en juillet-août. Elle doit s'élever à 2500 euros brut par période de 5 jours travaillés pour les médecins, 1200 euros brut pour les infirmières, 1000 euros brut pour les aides-soignantes et 800 agents techniques. Mais après avoir remis leur planning estival, les volontaires ont déchanté en apprenant que la prime ne sera finalement versée qu'aux soignants venus "en renfort" ou obligés de "décaler une semaine de vacances à la demande de leur encadrement". "On avait compris que tous les agents devaient en bénéficier, a confié un responsable médical à nos confrères. Vous imaginez dans un service dire : Toi je te donne la prime, toi non. Au nom de quoi ?" Selon le Dr Patrick Pelloux, "au Samu de Paris, où il y a une soixantaine de médecins, 90 % n’ont pas rendu leur planning" en signe de protestation. Ce dernier a appelé les autres de Samu à "se mobiliser". De son côté, l'AP-HP a temporisé, indiquant au Parisien n'avoir "aucune remontée en interne qui laisserait penser que certains" ne veulent pas rendre leur planning. CGT-FO-UNSA-CFTC [avec Le Parisien]

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3 débatteurs en ligne3 en ligne
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Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 2 ans
Rien n'a donc changé en plus de 20 ans. L'application des directives européennes des 48h hebdo pour les médecins urgentistes n'était prévue d'être mise en œuvre que dans les 2 plus gros hôpitaux de l'Essonne, les 5 autres étaient pourvus d'urgences H24 et 4 de SMURs. Il a suffit d'une simple menace de grève pour que les crédits soient alloués pour les 7 hôpitaux. Il faut dire qu'ils étaient d'autant plus solidaires que nombre de médecins travaillaient sur deux sites et qu'il était hors de question qu'ils soient moins payés sur un site que sur un autre. Revenons en 2024. Après avoir dénoncé les intérimaires qui "coulaient" les finances hospitalières, la DGOS et les ARS veulent recréer les différences de rémunération en ne payant au prix fort que les renforts ?! De qui se moque-t-on ?
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1,6 k points
Débatteur Passionné
Oto-rhino-laryngologie
il y a 2 ans
La vraie question dans cette affaire est la suivante: qui paye quoi? Le Comité Olympique, qui est un organisme privé, dispose de tres larges revenus, générés par les sponsors privés et la billetterie pour l'organisation de l'événement, dont le budget global est estimé à 9 milliards d'euros (mais en constante réévaluation). Ce budget se repartit entre le COJOP lui-même et le SOLIDEO L'Etat francais met aussi la main à la poche, avec les collectivités locales, à hauteur de 2 milliards d'euros, dans l'espoir de très hypothétiques "retombées". Pourquoi est-ce à l'Etat, donc nos impots, de financer le surcroit de prestations médicales liées à l'événement? Les revendications des urgentistes sont parfaitement légitimes, mais la note devrait etre présentée au Comité Olympique. Car les "retombées", pour les urgentistes, elles sont plutot inexistantes. D'ailleurs, en toute logique, le Comité devrait financer un accueil médical d'urgence privé, ou passer une convention avec des établissements, privés ou publics.
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2 k points
Débatteur Passionné
Pharmaciens (CNOP)
il y a 2 ans
Le service public au service de l entreprise privée J.O. ? Qui peut me confirmer le salaire annuel de Tony Estinguet ? J ai entendu 250 000 euros plus une prime équivalente en cas de " réussite " des Jeux. A ce niveau, le sport amateur n existe pas, les masses d argent sont colossales, le contribuable parisien ne sera pas épargné ainsi que le monde du travail qui voit déjà le prix du ticket RATP flamber, la restauration ne va pas se priver d augmenter ses prix.
 
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