Tirzepatide

Diabète et obésité : mise à disposition du tirzépatide

Le tirzépatide (Mounjaro, laboratoire Lilly) est désormais disponible pour les patients pour le traitement du diabète de type 2 (DT2) et de l’obésité. 

15/11/2024 Par Dre Marielle Ammouche
Diabétologie Thérapeutique
Tirzepatide

Ce traitement est le premier agoniste des récepteurs du Glucose-dependent Insulinotropic Polypeptide (GIP) et du Glucagon-Like Peptide-1 (GLP-1), permettant d’activer à la fois ces deux récepteurs. Plus précisément, il a été approuvé par l’Agence européenne du médicament (EMA) dans le DT2 insuffisamment contrôlé et pour les patients adultes ayant un IMC initial ≥ 30 kg/m² (obésité) ou compris entre ≥ 27 kg/m² et < 30 kg/m² (surpoids) associé à au moins un facteur de comorbidité lié au poids).

Du fait de son double mode d’action, il améliore la sécrétion d’insuline, ralentit la vidange gastrique, augmente la sensation de satiété, régule l'appétit, et optimise l’utilisation des graisses au niveau du tissu adipeux. Ainsi, il améliore significativement le contrôle glycémique en augmentant à la fois la sécrétion et la sensibilité à l’insuline, et favorise la perte de poids.

Son AMM repose sur les données des programmes Surpass (6 études de phase 3, dans le DT2) et Surmount (5 études de phase 3, dans le contrôle du poids), qui ont inclus plus de 28 500 patients au total.

Les résultats dans le diabète ont mis en évidence une efficacité supérieure au sémaglutide (analogue du GLP-1) permettant (à la dose de 15mg) à 9 patients sur 10 d’atteindre l’objectif thérapeutique recommandé (7% d’HBA1c), à 1 patient sur 2 d’atteindre la normoglycémie (HbA1c dans les valeurs normales), avec une perte de poids deux fois plus importante qu'avec le sémaglutide 1 mg (12 kg en moyenne).

Dans l’obésité, Mounjaro a entrainé une réduction du poids de 22,5% (24 kg) en moyenne au cours des 18 premiers mois (contre 2 kg pour le placebo).

Les effets secondaires sont principalement gastro-intestinaux, avec un profil de tolérance comparable à celui des agonistes des récepteurs du GLP-1, affirme le laboratoire.

Comme pour tous les aGLP1, dans le traitement de l’obésité, la prescription initiale du tirzépatide doit être réalisée par un médecin spécialiste en endocrinologie-diabétologie-nutrition ou compétent en nutrition (titulaire d’un DESC, d’une FST ou d’une VAE de nutrition). En revanche, les renouvellements peuvent être réalisés par tout médecin.

L'ANSM recommande aux prescripteurs de respecter le parcours de soins de la HAS concernant les aGLP-1 indiqués dans l'obésité. Ces traitements doivent être utilisés uniquement en deuxième intention, en cas d’échec de la prise en charge nutritionnelle seule.

Mounjaro n’est pas remboursé pour le moment. Il est au prix de 275 euros par mois environ pour les dosages de 2,5 mg et 5 mg.  Le laboratoire est dans l’attente d’une nouvelle évaluation par la commission de la transparence de la Haute Autorité de santé.

Références :

Communiqué de Lilly et de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (13 novembre)

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Claire FAUCHERY

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1 débatteur en ligne1 en ligne
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il y a 1 an
Pour maigrir, il faut manger moins... et bouger plus... Se regarder dans la glace et désirer offrir aux autres et à sois-même une meilleure image, ainsi que d'améliorer sa condition physique, devraient être des incitants suffisants pour s'y mettre ! Dé-responsabiliser les personnes avec des pilules-miracle, c'est reporter le problème sans le résoudre : il réapparaîtra vite sous une autre forme ou une rechute... Si une personne est incapable de résister à l'envie de manger, ce n'est pas un médicament (avec des effets secondaires) qu'il lui faut, mais une psychothérapie... et/ou du coaching pour (re)trouver des centres d'intérêt valorisants... qui la responsabiliseront face à son alimentation ou éviterpnt qu'elle ne compense un problème avec de la nourriture... Evidemment, si quelqu'un veut vraiment se suicider à petit feu, personne ne pourra l'en empêcher...
 
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