
Chikungunya à La Réunion : les analyses établissent un lien avec le vaccin pour un seul décès
Un seul décès survenu lors de la campagne de vaccination contre le chikungunya à La Réunion serait finalement lié au vaccin, a rapporté l'Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM), dans son dernier point d’information datant du 13 mai. Pour les deux autres décès suspects, le lien ne semble pas établi.

Trois décès survenus à La Réunion avaient été déclarés avec un lien possible avec le vaccin Ixchiq (laboratoire Valvena). Ils étaient survenus chez des personnes de plus de 65 ans, qui présentaient des comorbidités. Mais, pour l’ANSM, "les analyses montrent qu’un lien avec le vaccin Ixchiq semble très vraisemblable pour l’un des cas de décès, compte tenu de la chronologie et de la typologie des symptômes du patient et des résultats des examens biologiques recueillis. A ce jour, il n'est pas possible d'établir de lien entre le vaccin et le décès pour les deux autres cas."
Au total, 40 cas d’effets indésirables sur l’ensemble du territoire national (81% à La Réunion), dont 16 graves, avaient été comptabilisés chez des personnes âgées en moyenne de 76 ans. Ces effets indésirables grave se présentent généralement comme des forme graves de l’infection (syndrome "chikungunya like"). Douze de ces cas graves sont en lien avec les vaccins Ixchiq.
Suspension du vaccin chez les sujets âgés
Ce vaccin est actuellement déployé à La Réunion pour lutter contre une épidémie majeure de chikungunya, qui a frappé près de 50 000 personnes et fait douze morts. Mais la campagne a été suspendue fin avril auprès des plus de 65 ans, après le signalement de plusieurs effets secondaires graves chez des patients âgés, dont un décès chez un octogénaire ayant développé une encéphalite. Depuis, les autorités sanitaires européennes ont évoqué début mai un second décès potentiellement lié au vaccin, mais le ministère français de la Santé a précisé que ce lien apparaissait beaucoup plus douteux que dans le premier cas.
Et au final, trois décès ont été analysés par les services de pharmacovigilance.
Risque de transmission en métropole
A La Réunion, l'épidémie donne de nets signes d'accalmie mais les autorités sanitaires s'inquiètent désormais d'une transmission en métropole à la faveur des beaux jours, où la météo clémente favorise la circulation et la reproduction du moustique tigre, vecteur du virus du chikungunya.
Une centaine de cas de chikungunya ont aussi été recensés ces derniers mois à Mayotte, selon un bilan diffusé vendredi dernier par Santé publique France. Pour la vaccination des moins de 65 ans restant éligibles, des précautions renforcées y sont recommandées au vu "des spécificités de santé mahoraises", car la population est souvent en mauvaise santé avec des "comorbidités à des stades avancés en nombre important", avait indiqué l'agence.
Références :
D’après l'ANSM (15 mai) et AFP
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