Bandelettes sous-urétrales : un risque de complication avéré, croissant avec les années
Une vaste étude française confirme que les complications liées à la pose de bandelettes sous-urétrales pour incontinence urinaire sont fréquentes et surviennent à long terme. Elle révèle, en outre, qu’il existe des différences entre les 2 types de bandelettes actuellement utilisées : la Tension-free Vaginal Tape (TVT posée par voie rétropubienne), et la Trans-Obturator Tape (TOT, posée par voie transobturatrice).
Ces nouvelles données étaient nécessaires car le contexte est marqué par des interrogations croissantes concernant la sécurité de ces dispositifs. En effet, depuis 2014, ces bandelettes font l’objet d’une surveillance renforcée au niveau national et international, en raison de la notification de complications après leur pose.
Cette étude a été menée par une équipe francilienne (hôpital Foch, de Suresnes, Sorbonne Université, Inserm, hôpital Pitié Salpêtrière) à partir des données médico-administratives du Système National des Données de Santé (SNDS). Les dossiers de 215 141 femmes opérées en France entre 2011 et 2018 pour une incontinence urinaire à l’effort, avec pose d’une bandelette TVT (n=170 781) ou TOT (n=44 360) ont été analysés. « Ce volume inédit de données confère à l’étude une puissance statistique importante pour comparer les deux techniques chirurgicales » commente l’hôpital Foch.
Les résultats montrent que le risque de complication est fréquent. Il peut survenir à long terme, et croit avec le temps. Avec des différences significatives entre les 2 approches. Ainsi, à 5 ans, 4,13 % des femmes opérées par TVT ont dû subir une intervention pour retrait ou section de la bandelette, contre 3,25 % pour celles opérées par TOT. A 7 ans, ces chiffres augmentaient à 4,63 % (TVT) et 3,59 % (TOT). Le risque est donc croissant avec les années, et de façon plus marquée avec les TVT : après 5 ans, l’incidence est supérieure de 44% par rapport aux TOT. « Le risque d’ablation ou de section de bandelettes continue de croître au-delà des premières années, et ce de façon plus marquée avec la bandelette TVT. Il est donc important d’en informer les patientes et de les suivre sur le long terme », souligne le Dr Cyrille Guillot-Tantay, chirurgien urologue à l’Hôpital Foch, et premier auteur de ce travail.
Le risque d’hospitalisation – que ce soit pour érosion, infection, retrait, section de la bandelette, et rétention urinaire - est aussi plus fréquent avec les TVT. De même que celui d’infections urinaires : plus de 14 % à 1 an, et plus de 4 % au-delà d’un an.
En revanche, l’étude met en évidence que les TVT entrainent moins de consommation d’antalgiques au-delà̀ d’un an après l’opération (- 8 % par rapport aux TOT) et moins de réinterventions pour récidive d’incontinence urinaire.
Références :
D’après un communiqué de l’hôpital Foch (16 septembre) ; Guillot-Tantay, C. et al.
eClinicalMedicine, (15 septembre)
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