On vous dit pourquoi les estrogènes dirigent l’activité physique

10/11/2021 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme Médecine interne
Après la ménopause, les femmes tendent à être moins actives, à augmenter leur masse grasse totale et à modifier la distribution des graisses. Chez les rongeurs, l’ovariectomie diminue les hormones ovariennes telles que l’estradiol de manière identique à ce qui est observé lors de la ménopause, ce qui produit une diminution de l’activité physique et donc une augmentation du poids. Les estrogènes ont donc des effets métaboliques bien connus. Chez les rongeurs, le pic pré-ovulatoire de 17β-estradiol augmente la dépense énergétique de manière transitoire afin de coordonner l’augmentation de l’activité physique liée au pic de réceptivité sexuelle.

Dans une étude publiée dans Nature, une équipe américaine montre que ce sont des neurones sensibles aux estrogènes situés dans les noyaux hypothalamiques ventro-médians qui se projettent vers d’autres centres cérébraux de l’hippocampe et du cerveau postérieur et permettent aux estrogènes de rééquilibrer la dépense énergétique chez la souris femelle. L’estradiol conduit à une activité physique chez la souris via sa signalisation par le récepteur aux estrogènes a, ERa, qui augmente l’expression du gène codant le récepteur à la mélanocortine 4 (MC4R) dans les neurones de l’hypothalamus ventro-médian (partie ventro-latérale). La mélanocortine qui est produite en cas de surplus d’énergie au niveau de l’organisme (lorsque les apports énergétiques ou les stocks énergétiques sont en excès par rapport à la demande énergétique) agit via le MC4R pour augmenter l’activité de ces neurones, ce qui produit une augmentation de l’activité physique et donc de la dépense énergétique. Le comportement sédentaire et l’obésité de souris privées d’estrogènes est corrigé par la stimulation chémogénétique des neurones de l’hypothalamus ventro-médian exprimant à la fois le MC4R et ERa. De même, une augmentation de l’activité physique à long terme est observée après activation de ce noyau via CRISPR-Cas9. Ces données étendent donc le rôle de la signalisation MC4R (la cause la plus fréquente d’obésité monogénique humaine) au-delà de la régulation de la prise alimentaire et expliquent les différences sexuelles en termes de signalisation de la mélanocortine dont la plus grande sévérité de l’insuffisance en MC4R chez la femme comparée à l’homme. Toutes ces données éclairent encore plus le pouvoir des estrogènes au cours du cycle reproductif, aussi bien dans la motivation du comportement que dans le maintien d’un style de vie actif chez les femmes.

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Claire FAUCHERY

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