Moins de 10% de la population infectée dans les zones les plus touchées

15/05/2020 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Une équipe de chercheurs européens vient d’affiner les estimations concernant l’incidence de l’infection Covid-19 en France. Ils estiment ainsi que seulement 4,4 % de l’ensemble de la population française aurait été infectée par le virus. Et dans les zones les plus touchées (Ile-de-France et Grand Est), ce chiffre s’élèverait à moins de 10% de la population.

Fin avril, l'Institut Pasteur avait publié les premières estimations de la contamination de la population française, prévoyant que 5,7% (marge d'incertitude entre 3 et 10%), soit 3,7 millions de personnes, auraient été contaminés au 11 mai. Des résultats actualisés de cette modélisation ont été publiés le 13 mai dans la revue Science, le pourcentage est revu un peu à la baisse, à 4,4% (avec une marge d'incertitude entre 2,8 à 7,2), soit 2,8 millions de personnes au 11 mai. « Ce sont surtout les intervalles d'incertitude qui comptent: on était entre 3 et 10%, on est aujourd'hui entre 3 et 7%. Sur un plan purement épidémiologique cette variation ne change rien, on reste dans le même ordre de grandeur », a expliqué Simon Cauchemez, de l'Institut Pasteur. Les chercheurs se sont penchés également sur la situation des deux régions les plus touchées par l'épidémie. Selon leurs estimations, 9,9% (marge de 6,6 à 15,7%) des habitants d'Ile-de-France auraient été contaminés au 11 mai et 9,1% (marge 6,0 à 14,6%) dans le Grand Est.   Un contrôle de la transmission nécessaire Dans tous les cas, le chiffre est très loin d'un niveau suffisant pour atteindre une immunité collective permettant d'éviter une deuxième vague sans mesures de contrôle de l'épidémie. « Il faudrait qu'environ 65% de la population soit immunisée pour que l'épidémie soit contrôlée par l'immunité seule », écrivent les auteurs. « Nos résultats suggèrent donc fortement que, sans vaccin, l'immunité de groupe seule sera insuffisante pour éviter une deuxième vague à la fin du confinement », insistent-ils. « Des mesures de contrôle efficaces permettant de limiter le risque de transmission doivent être maintenues au delà du 11 mai pour éviter un rebond de l'épidémie ». « On attend davantage de données sérologiques pour pouvoir mieux calibrer nos modèles et affiner nos évaluations », a précisé Simon Cauchemez. Mais alors que le confinement est levé progressivement, « toutes les données disponibles, toutes les études publiées suggèrent qu'une reprise de l'épidémie est probable en l'absence de mesures de contrôle », a-t-il insisté. Impact du confinement La faible part de population infectée est due au confinement lui-même, relève l'étude, selon laquelle le nombre moyen de personnes infectées par un cas est passé de 2,9 au niveau national avant le confinement à 0,67 à la fin. Enfin, l'étude a estimé que le taux d’hospitalisation était de 3,6% des personnes infectées ; et le taux de décès de 0,7%, avec des écarts très importants selon les âges (de 0,001% pour les moins de 20 ans à 10,1% pour les plus de 80 ans).

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