Lombalgie chronique : efficacité d’une infiltration de corticoïdes intradiscale

23/03/2017 Par Marielle Ammouche
Rhumatologie

Une étude française démontre l’efficacité sur la douleur d’une infiltration de corticoïdes directement dans le disque intervertébral lombaire chez des patients lombalgiques chroniques ayant une discopathie active.

La lombalgie chronique est particulièrement fréquente, représentant la première cause de handicap dans la population française et mondiale de plus de 40 ans. En France, cela représente 5 millions de patients lombalgiques. Parmi eux un sur cinq environ souffre d’une discopathie active. La prise en charge actuelle repose essentiellement sur le traitements physique en se focalisant sur l’amélioration de la fonction et le retour au travail. Une équipe de médecins français sous la direction des Prs Serge Poiraudeau et François Rannou (hôpital Cochin AP-HP) a cherché à améliore cette prise en charge. Pour cela ils ont testé l’efficacité d’une infiltration unique de corticoïdes directement dans le disque intervertébral lombaire de patients. Les résultats de cette étude viennent d’être publiés. Ce travail est le fruit d’une recherche d’une vingtaine d’années associant l’AP-HP, l’Inserm et l’Université Paris Descartes, qui a abouti au concept de discopathie active, qui correspond à l’existence d’une inflammation discale, responsable de signes cliniques spécifiques présents chez certains patients lombalgiques chroniques. Les spécialistes ont ainsi mis en place une étude multicentrique randomisé contrôlée, en double aveugle, qui a permis d’inclure 135 patients lombalgiques, chez qui a été réalisée cette technique. Les patients présentaient une discopathie active à l’IRM. Les résultats ont alors montré que l’infiltration intradiscale permettait de diminuer la douleur à court terme (un mois). Plus précisément 55,4% des patients ayant reçu l’injection de corticoïdes étaient répondeurs, contre 33,3% dans le groupe contrôle. En revanche, la différence entre les 2 groupes ne persistait pas à 12 mois. Pour le Pr François Rannou, "le prochain challenge réside dans un nouvel essai visant à obtenir un effet symptomatique à long terme et peut être structural sur la discopathie, c’est l’objet d’un essai européen H2020 qui débute".    

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