L’étude a porté sur 44 462 adultes américains âgés de plus de 20 ans et 399 537 britanniques âgés de 37 à 73 ans. Le score de style de vie était basé sur des informations concernant le tabagisme, la consommation d’alcool, l’activité physique et la qualité diététique. Le score de statut socio-économique reposait sur les revenus familiaux, le statut de travailleur ou au contraire de chômeur, le niveau éducatif et l’assurance de santé (aux Etats-Unis). L’étude s’est basée sur 8 906 décès survenus durant un suivi de 11.2 années et le UK Biobank sur 22 309 décès et 6 903 accidents cardiovasculaires sur un suivi moyen de 8.8 à 11 ans.
Parmi les adultes dont le score en termes de désavantages socio-économiques était bas (autrement dit qui n’étaient pas trop désavantagés sur le plan socio-économique), le risque de décès ajusté à l’âge était de 22.5 pour 1000 personnes/année dans la cohorte américaine et de 7.4 pour 1000 personnes/année dans la cohorte britannique. Et le risque cardiovasculaire ajusté à l’âge était de 2.5 pour 1000 personnes/année dans la cohorte britannique. Les risques correspondants chez les adultes de score de désavantage socio-économique élevé (autrement dit qui étaient désavantagés sur le plan socio-économique) étaient de 11.4 pour la cohorte américaine et de 1.4 pour la cohorte britannique. En comparaison des adultes ayant un niveau socio-économique plus élevé, ceux qui avaient un niveau socio-économique bas avaient un risque supérieur de mortalité globale (hazard ratio = 2.13 ; IC 95 % = 1.9 à 2.38 dans la cohorte américaine et 1.96 ; 1.87 à 2.06 dans la cohorte britannique), de mortalité cardiovasculaire (2.25 ; 2 à 2.53) et de survenue de maladies cardiovasculaires (1.65 ; 1.52 à 1.79) dans la cohorte britannique. Les proportions médiées par le style de vie étaient de 12.3 % pour la mortalité globale aux Etats-Unis, de 4 % pour la mortalité globale au Royaume-Uni, de 3 % pour la mortalité cardiovasculaire, de 3.7 % pour la survenue d’événements cardiovasculaires. Il n’y avait pas d’interaction significative entre le style de vie et le niveau de désavantage socio-économique dans la cohorte américaine alors que ces associations étaient plus fortes chez ceux qui avaient un niveau socio-économique plus bas dans la cohorte britannique.
En comparaison des adultes ayant un niveau socio-économique plus élevé et 3 ou 4 facteurs de style de vie sains, ceux dont le niveau socio-économique était bas et qui n’avaient aucun ou seulement un facteur de style de vie sain avaient un risque supérieur de mortalité globale (3.53 ; 3.01 à 4.14 dans la cohorte américaine ; 2.65 ; 2.39 à 2.94 dans la cohorte britannique), avaient un risque supérieur de mortalité cardiovasculaire (2.65 ; 2.09 à 3.38) et de survenue de maladies cardiovasculaires (2.09 ; 1.78 à 2.46) dans la cohorte britannique.
En conclusion, un style de vie malsain (mauvais pour la santé) médie seulement une petite proportion de l’effet de l’inégalité socio-économique en termes de santé aussi bien aux Etats-Unis qu’au Royaume-Uni. La promotion d’un style de vie sain seul ne permettra donc pas de réduire de manière substantielle l’inégalité socio-économique en santé et d’autres mesures visant les déterminants sociaux de la santé doivent être pris en compte. Quoi qu’il en soit, un style de vie sain est toujours associé à une mortalité et un risque cardiovasculaire inférieurs dans les différents sous-groupes socio-économiques.
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